Programme n Cinq films ont marqué, hier, à Oran, la troisième journée de la 2e édition du festival international du film arabe. Khalas, réalisé en 1967 par Borhane Alouiya, raconte la descente aux enfers du reporter Ahmed et son amie Rubi, une productrice de documentaires. Rêvant d'un monde meilleur, les affres de la guerre les transformèrent en des bêtes avides de sang à l'affût d'une vengeance plus cruelle que les images de la guerre qu'ils dénonçaient auparavant. Le public oranais a été également convié à la découverte du cinéma bahreïni en pleine expansion à travers le long-métrage Arbaa banat (Quatre filles) du réalisateur Hussein El-Halibi. Le film finement ciselé raconte les destins croisés de quatre filles aux conditions sociales différentes. Essuyant de nombreux échecs dans leur quête d'un emploi, elles décidèrent de dépasser tous les écueils en lançant une station de lavage de voitures. Un projet qu'elles réussirent grâce à leur témérité et leur pugnacité, malgré l'opposition de la famille et les qu'en-dira-t-on de la société que le réalisateur a su reproduire grâce à une habile direction des comédiens. Dans le cadre du concours spécial courts-métrages, le programme de la troisième journée a comporté la projection de trois films. Dans ce contexte, outre La résidence de Yang-yang du réalisateur comorien Hachemia Ahmadi, le public a pu apprécier Maraya Essamt (Les miroirs du silence). Ce court-métrage est réalisé par Nawaf El-Janihi des Emirats arabes unis, qui y tient un rôle. Les cinéphiles ont aussi assisté à la projection d'un troisième court-métrage : Ana wa Arafat (Arafat et moi) du réalisateur palestinien Mehdi Flifel. Pour rappel, la journée de vendredi a été marquée par la projection de El-Houwiya (L'identité) du réalisateur syrien Ghassan Chmeit et Ayrouwen du cinéaste algérien Brahim Tsaki. El-Houwiya relate une chronique paysanne où les destinées humaines sont guidées par l'amour comme seul moyen d'affronter la dureté de la vie. Ayrouwen qui signifie en dialecte targui "Il était une fois", raconte une histoire d'amour entre un jeune targui et Claude, une adolescente européenne rencontrée au hasard d'une visite effectuée par cette dernière dans le grand sud algérien. Cette belle idylle est toutefois «perturbée» par un deuxième personnage féminin (mina), dont l'apparition fera remonter à la surface un vieux chagrin d'amour entre elle et le jeune targui. l En marge du Festival, une conférence de presse a été animée par Philippe Cayla, président-directeur général du groupe Euronews. Il a précisé que «les responsables des télévisions arabes (Algérie, Tunisie, Maroc et Egypte) qui participent au lancement de ce projet, ont le droit d'intervenir en cas de manquements aux règles de l'objectivité ou de parti pris dans le traitement de sujets liés aux grands conflits internationaux». «Ils ont également la latitude d'intervenir pour exiger un traitement qualitatif de l'information pour permettre à la future chaîne d'être compétitive», a-t-il souligné. Le lancement des émissions d'Euronews en langue arabe est prévu le 12 juin prochain à partir de 19 heures au cours d'une cérémonie à l'Institut du monde arabe à Paris en présence de personnalités dont le président du parlement européen. «Le projet de lancement d'une chaîne en langue arabe est devenu une priorité depuis que Euronews a pris une dimension euroméditerranéenne», a ajouté M. Cayla, qui a abordé, lors de la conférence, des aspects liés à l'habillage des stations de son groupe, «pour atteindre les standards de qualité et de professionnalisme». Euronews qui s'apprête à recruter une vingtaine de journalistes pour ses émissions en arabe, compte, à l'avenir, lancer une autre chaîne en langue turque pour toucher la communauté turcophone très répandue en Europe, a noté le même responsable. La chaîne émet déjà en sept langues (français, anglais, italien, espagnol, allemand, russe et portugais).