De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Le making of de la coproduction algéro-tunisienne Chama oua alam nakhil (littéralement Chama et la douleur des palmiers), a été présenté hier à Oran en marge de la troisième édition du Festival du film arabe : «Nous voulons montrer que, lorsque les volontés existent, il est possible de réaliser des films 100% arabes», ont insisté le réalisateur tunisien Abdellatif Benamar et la productrice algérienne Nadia Charabi. Accompagnés de Hassan Kechach, l'un des rôles principaux, et Farid Aouameur, qui a assuré la musique du film, les deux responsables ont déploré que les festivals du film arabes (dix qui se tiennent annuellement) ne constituent pas encore des espaces de rencontres efficaces permettant aux cinéastes des différentes nationalités d'élaborer des projets communs : «Un festival digne de ce nom est celui qui me donne les moyens d'être cinéaste et non pas spectateur», a encore estimé Abdellatif Benamar en préconisant que «pour le bien du cinéma arabe, il faut revoir le rôle des responsables politiques et culturels». Abdellatif Benamar s'est également emporté contre les médias qui s'intéressent beaucoup plus aux péripéties des acteurs et actrices occidentaux qu'aux difficultés éprouvées par le cinéaste arabe : «La presse ne s'intéresse à nous que lorsque le film est fin prêt, jamais en amont lorsque nous avons toutes les peines du monde à réunir les conditions nécessaires à la réalisation d'un film.» De son côté, Nadia Charabi a fustigé l'absence d'une politique arabe de production des films arabes et le manque d'enthousiasme des responsables politiques pour la chose culturelle. La productrice algérienne a aussi indiqué que Chama oua alam nakhil a été majoritairement financé par le ministère tunisien de la Culture, celui de la Culture algérien s'étant contenté d'une contribution. L'histoire de Chama oua alam nakhil tourne autour des événements de Bizerte de 1961 et de la quête menée par la jeune Chama, rôle joué par l'actrice tunisienne Leila Ouez, à propos de la mort de son père lors de ces événements : «J'ai aussi voulu évoquer le rôle des intellectuels dans la falsification de l'histoire», a conclu le réalisateur tunisien dont c'est la deuxième participation à la réalisation d'un film algéro-tunisien. Le premier remonte à 1981 avec Aziza, film réalisé par le défunt Youcef Sahraoui. S. O. A. Le film sur Benboulaïd remis en course Programmé une première fois pour concourir dans le cadre du Festival international du film arabe, puis déprogrammé pour des raisons de disponibilité de copie, le film épique sur la figure historique de la guerre de libération nationale, Mustapha Benboulaïd, réalisé par Ahmed Rachedi, a finalement été remis en course. C'est ce que les organisateurs du festival ont annoncé hier, en marge de la conférence de presse sur le film algéro-tunisien Chama oua alam nakhil. «Finalement, nous avons reçu une copie et le film devrait être projeté le 27 juillet dans la salle de cinéma Saada», a affirmé Nazih Berramdane.Interrogé lors de l'ouverture officielle du festival sur la déprogrammation de son film, Ahmed Rachedi avait rassuré : «Nous avions un problème de doublage que nous avons réglé. Mustapha Benboulaïd sera en course.»