Histoire La bibliothèque Malek-Haddad de la maison de la culture Mohamed-Laïd-Al-Khalifa de Constantine jouait, dans un passé récent, un rôle de premier ordre dans la diffusion du savoir et de la culture au profit d'un grand public de jeunes et d'adultes. Cette dynamique semble, de l'avis de tous, marquer le pas face aux sérieuses difficultés et contraintes accumulées au fil des ans et qui ont largement entamé la confiance du public dans cette structure, autrefois fort appréciée pour la qualité de ses prestations. Cette bibliothèque se trouve actuellement dans un piteux état malgré les efforts consentis aux niveaux local et central pour la relance du secteur de la culture. Dans un entretien à l'APS, Azzouz Semadi, responsable de cette bibliothèque, a relevé que le premier handicap demeure la faiblesse des moyens financiers (150 000 DA) accordés au titre du budget de fonctionnement de la maison de la culture pour l'acquisition d'ouvrages et de divers manuels didactiques. Cette subvention, dira-t-il, ne comprend pas l'achat de revues et de périodiques scientifiques dont la demande se fait pressante pour la satisfaction des besoins de milliers d'étudiants, enseignants universitaires et lycéens. De plus, a-t-il précisé, ce montant ne peut, en aucun cas, couvrir les exigences multiples d'une bibliothèque moderne, selon les normes internationales. Cette structure dispose d'un fonds livresque de 14 000 ouvrages pouvant être classés à hauteur de 70% comme archives car, en majorité, édités depuis deux ou trois décennies. M. Semmadi a relevé que le nombre d'adhérents, toutes catégories d'âges confondus, s'est considérablement réduit (1 363) après avoir atteint un chiffre record avec plus de 4 000 personnes en 1995 et plus de 3 000 en 2001. Il a souligné que cette bibliothèque, pourtant riche en titres traitant des sciences sociales, était à l'origine de plusieurs activités culturelles (rencontres scientifiques, concours et conférences-débats) programmées durant toute l'année au profit des adhérents et visiteurs. Evoquant les efforts consentis en vue de pallier le dépérissement continu de cette bibliothèque, m. Semmadi a fait état de travaux d'aménagement pour un montant de 20 millions de dinars. Ce projet, a-t-il précisé, est encore au stade des études préliminaires. Il appelle à sa relance dans les plus brefs délais, avec les moyens de fonctionner dans des conditions acceptables. La bibliothèque Malek-Haddad, a ajouté m. Semmadi, nécessite une aide matérielle conséquente afin de demeurer un lieu de rayonnement culturel et scientifique qui ferait la fierté de la ville du cheikh Adelhamid Ben Badis. A propos de la situation sociale des travailleurs de la bibliothèque, m. Semmadi a indiqué que ces derniers ont été recrutés en majorité (70%) dans le cadre de l'emploi de jeunes et du filet social. Interrogés, ces travailleurs ont mis l'accent sur l'urgence d'améliorer leurs conditions jugées pénibles, et de les réhabiliter au plan matériel par le bénéfice de primes (rendement, guichet...), tout en soulignant leur mobilisation permanente à servir au mieux leurs fidèles adhérents et visiteurs.