Résumé de la 3e partie n Après sa mort, à l'âge de 70 ans, Béatrice a laissé un testament léguant tous ses biens à un Institut... Elle souhaite que la villa devienne un musée. Mieux encore, la généreuse donatrice qui était peut-être en froid avec sa famille lègue à l'Institut toutes les collections abritées dans son hôtel particulier de l'avenue Foch, à Paris. Elle y joint tout le contenu de ses deux résidences de Monte-Carlo. Mais elle pose deux conditions : «On mettra à l'entrée de la villa, sur une plaque de marbre rose, le texte suivant, qui sera gravé en lettres dorées ou grises : «Musée de l'île-de-France fondé par Mme Ephrussi, en souvenir de son père Alphonse de Rothschild et de sa mère Eléonora.» L'autre condition est «que le musée garde l'aspect actuel d'un salon, dans la mesure du possible, et que les objets précieux soient placés sous des vitrines». En d'autres termes, Béatrice charge l'Institut de continuer son rêve. Mais, abandonnée depuis vingt ans, la villa, au moment où elle devient la propriété de l'Institut de France, menace ruine. Béatrice, qui pensait à tout, a légué, en même temps que la villa et ses collections un capital dont le revenu – environ 300 000 francs – devrait permettre d'assurer le fonctionnement du musée. Hélas ! l'Europe connaît bientôt des bouleversements qui font chuter la Bourse. L'Institut se trouve dans l'impossibilité d'entretenir convenablement la villa. Désormais, les domestiques et jardiniers ont disparu. On a, juste avant la guerre, procédé à quelques travaux urgents, mais seul un couple de gardiens s'occupe de la villa sans être capable de la surveiller suffisamment, ni d'empêcher les intrusions malintentionnées ou les vols. En 1961, la prospérité retrouvée transforme la Côte d'Azur en chantier immobilier. Des promoteurs se disent que la villa, ses sept hectares, ses jardins et ses aménagements, même délabrés, feraient un merveilleux emplacement pour construire des résidences ou un hôtel de luxe. Il faudrait démolir le rêve de Béatrice... Mais un nouveau conservateur prend en main le plan de sauvetage : Gabriel Olivier. On investira un milliard de francs dans les dix ans qui suivent. La villa, rendue à sa splendeur baroque, vaudrait au moins quatre cents fois ce chiffre. On termine les jardins rêvés par Béatrice, on préserve les pins de l'Himalaya, les cèdres bleus de Chine, les goyaviers. On n'hésite pas non plus à acheter du mobilier pour compléter logiquement les salons : on y installe des meubles qu'elle n'a pas connus, mais qu'elle aurait certainement aimé acquérir... Ce sont des commodes signées des grands maîtres ébénistes, des fauteuils sur lesquels la Du Barry s'est assise, des meubles que les révolutionnaires n'avaient pas hésité à jeter par les fenêtres en 1792. On engage à nouveau des jardiniers. On arrose le gazon, moyennant plusieurs millions d'anciens francs par an. Désormais, la villa de Béatrice sert de cadre à des réceptions, des fêtes, des spectacles. Son rêve est redevenu vivant…