Les participants au colloque ayant pour thème «les défis du cinéma arabe», organisé hier en marge du festival du film arabe d'Oran, ont plaidé pour la réhabilitation du produit culturel local et un surcroît de créativité de la part des cinéastes arabes. Ils ont, dans ce contexte, mis l'accent sur la nécessité pour les créateurs arabes de «dépasser le complexe d'infériorité vis-à-vis du cinéma américain». Le critique cinématographique Rafik Sebbane fait référence, pour preuve, à l'émergence du cinéma italien qui, grâce à son courant réaliste, a produit des chefs d'œuvres longtemps après avoir subi l'hégémonie américaine. Le réalisateur tunisien Abdellatif Benamar a relevé, pour sa part, que le défi incombe aussi bien aux scénaristes, au public, qu'aux comédiens, en faisant observer que l'acteur arabe est tenu de véhiculer, auprès de son public à l'instar de ses homologues européens et américains, l'image du «héros arabe». Le marocain Mahmoud Chouika, critique de cinéma également, a axé son intervention sur le thème de «l'aliénation audiovisuelle», indiquant à ce propos que l'artiste arabe est fortement dépendant de l'Occident et de sa vision esthétique de l'art. Le rôle des gouvernements dans la production cinématographique, notamment à travers les télévisions publiques, a été également souligné par le réalisateur irakien Rachid Arfane qui a indiqué que «la télévision algérienne est la seule dans le monde arabe à financer les œuvres cinématographiques».