On ne peut parler de Maâtkas sans évoquer Lamaânsra Nn'Ath Chikh. D'ailleurs, dès notre arrivée dans la région nos interlocuteurs, fiers du passé de leur localité, nous ont orientés vers le village et indiqué un témoin. Celui-ci était assis sur le seuil de sa porte. Il se présente sous le nom de l'hadj Ali. Il nous raconte ce qui s'est passé en ce jour tragique où de valeureux enfants de l'Algérie ont été fusillés par l'armée française. C'est l'histoire de 4 moudjahidine qui ont préféré mourir pour leur patrie plutôt que de dénoncer leurs frères. Cela s'est passé pendant l'opération jumelles, l'armée coloniale est arrivée en renfort dans le village et l'a encerclé. 21 personnes dont notre interlocuteur faisait partie, ont été prises en otage. «c'était pour empêcher les moudjahidine dans le maquis de venir libérer le village», nous dit notre interlocuteur. Isolés à Taâssast, un lieu situé en plein cœur du village. Les moudjahidine tentèrent une action pour libérer le hameau et cinq d'entre eux furent capturés dont quatre furent froidement fusillés après les avoir laissés sous le soleil brûlant et sans eau. Le cinquième sera liquidé quelques jours plus tard après voir été torturé pour tenter de lui arracher des aveux. «Ce qu'il n'a pas fait même quand ses bourreaux se sont mis à le découper vivant et mettre du sel sur ses blessures», témoigne l'hadj Ali. Aujourd'hui, l'hommage rendu aux enfants de l'Algérie qui ont consenti au sacrifice suprême est un monument au centre-ville de Maâtkas où le nom des moudjahidine est inscrit au dos de la stèle, ce qui les rend non visibles de la route. Qu'à cela ne tienne se désole notre interlocuteur, les habitants de Maâtkas n'ont pas oublié ceux dont ils sont fiers.