Oranie Mostaganem, Relizane et Oran sont les villes où opèrent le plus les deux arnaqueuses. L?une est arrêtée alors que sa complice est toujours en fuite. F.K., 28 ans, et F. M., 45 ans, sont ravies. Ce jeudi de novembre 2002 passé à Arzew (Oran) est, à tout point de vue, une réussite. Bras dessus, bras dessous, les deux femmes se dirigent vers la gare, direction Mostaganem. Mais soudain, des cris alertent la foule qui se retourne et voit le spectacle : une jeune femme frêle appelant à l?aide et s?accrochant aux jupes d?une autre dame qui semble vouloir prendre la fuite. Non loin de là, une troisième femme court à perdre haleine ; elle a déjà disparu lorsque les gendarmes interviennent. F. K. est arrêtée pour escroquerie, alors que F. M., sa complice de toujours, est portée disparue. Toutes deux sont originaires de Relizane et résident à Mostaganem. De quoi sont-elles accusées ? Djamila R. est une jeune divorcée qui vit seule dans un petit appartement, à Arzew, au quartier des Jardins. Les deux mendiantes, qui se présentent chez elle, ce jour-là, et qui sont, en fait, des voyantes, sont, pour elle, un signe de la providence. Après leur départ, un petit détail la tracasse. Le petit drap blanc dans lequel les deux femmes ont mis ses bijoux de valeur n?a pas la même couleur que celui qu?elle tient entre ses mains. Celui-ci est légèrement beige. Et si elles avaient échangé le drap pendant son absence ? C?est, malheureusement, le cas. Les deux escrocs ont vite engagé une conversation «extra occulte», se faisant passer pour des voyantes aux yeux de la naïve jeune femme. Ainsi, afin de «conjurer le mauvais sort», elles prient leur hôtesse de leur apporter un drap blanc, 250 g de sucre, et des bijoux personnels. Des bijoux en or ! La jeune femme, bien entendu, s?exécute. Les arnaqueuses mélangent le tout, font un n?ud avec le drap et, pendant qu?elles méditent, elles demandent à leur proie de leur apporter à boire et profitent de son absence pour échanger le drap contenant les bijoux de valeur contre un autre qu?elles avaient au fond de leur couffin et qui ne contenait que du sucre. A son retour avec la bouteille d?eau, la victime ne remarque pas la supercherie. Elle remet la somme de 1 200 dinars aux deux voyantes, les remercie, les raccompagne à la porte et ce n?est qu?après leur départ qu?elle découvre la supercherie. Djamila n?a pas le temps d?alerter la police, alors elle déambule dans les ruelles à la poursuite des deux escrocs qu?elle arrive enfin à repérer à la gare, marchant et riant tout haut ! Hélas lors de son arrestation, F. K. n?avait pas les bijoux sur elle ! «C?est toujours la plus âgée qui garde le butin», dit-elle aux gendarmes. La coupable avoue, en outre, qu?elle opère de la même manière depuis de longues années, aidée en cela par sa complice F.M.