Oran En ce mercredi 14 avril 2004, le tribunal criminel a eu à se prononcer sur une affaire d?association de malfaiteurs et de vol qualifié. L?on croirait à une mode ! L?on s?absente pour quelques jours ou pour un week-end et, au retour, la maison est vide, vidée de ses meubles, de ses objets les plus précieux et de tout ce qui a de la valeur en général. Grande déception, mais aussi constatation d?un phénomène qui prend de l?ampleur dans tous les coins du pays. Oran serait-elle la ville la plus convoitée par les cambrioleurs ? En tout cas, il ne se passe pas vingt-quatre heures sans que l?on vienne signaler un cambriolage ou un braquage dans telle ou telle ruelle. Tout y passe : bijouteries, appartements, multiples commerces, villas luxueuses? Justement en ce mercredi 14 avril 2004, le tribunal criminel d?Oran traite une affaire de vol qualifié dont les faits remontent au 7 novembre 2002 à Coralès. A. Z., habitant une luxueuse bâtisse, s?absente pour quelque temps, au grand bonheur de quatre malfaiteurs liés par le sang, ils sont frères et voisins de la victime. Ainsi, profitant de cette aubaine, S. M., S. H., S. A. et S. S. échafaudent un plan afin de s?introduire chez leur voisin et le cambrioler. Pour cela, ils font appel à deux complices, en l?occurrence B. F. et D. K. Tout se déroule selon leurs espérances et ils réussissent ainsi à emporter quelque cinquante millions de centimes en bijoux et autres précieux objets. Trois jours plus tard, S. A., l?un des frères, est surpris à M?dina J?dida avec les bijoux volés et l?on procède aussitôt à son arrestation. Une brillante enquête cerne ensuite le reste de la bande, qui demeure hélas incomplète car les deux complices B. F. et D. K. se sont évanouis dans la nature. Mais au cours du procès, ces deux derniers seront condamnés par contumace à une peine de vingt ans de prison. Les frères cambrioleurs, pour leur part, ne nient pas les faits retenus contre eux. Ils reconnaissent avoir élaboré un plan dans le but de cambrioler leur voisin, le sachant absent. Alors que l?avocat de la défense plaide les circonstances atténuantes, le représentant du ministère public met le doigt sur le «phénomène de cambriolage» qui prend de l?ampleur ces dernières années et requiert 10 ans de prison ferme à l?encontre de B. F., D. K. et S. S. et 7 ans de prison pour les autres mis en cause. La cour se retire pour délibérer et rend ensuite son verdict : les quatre frères sont condamnés à huit ans de prison ferme, et les deux complices en fuite, D. K. et B. F., comme précisé précédemment, à 20 ans de prison par contumace.