Catégorie n Au marché de gros de Attatba, ils sont plus de 400 à exercer l'activité de charretier. Moyennant 3 à 10 DA la caisse, selon le produit qu'elle contient, ils transportent les fruits et légumes pour le compte des commerçants. Ils le font à l'aide de charrettes de manutention immatriculées ou carrément sur les bras. Ce sont des jeunes, parfois des adultes, qui n'ont pas trouvé d'autre moyen pour gagner leur vie que d'exercer l'ingrat métier de «hammal» (porteur). Même non confortable et loin d'être stable, ils sont tout de même fiers du métier qu'ils exercent. Ils n'hésitent d'ailleurs pas à baptiser leurs charrettes de fortune de noms évocateurs : «Turbo», «Mégane»… C'est, après tout, grâce à elles qu'ils parviennent à subvenir aux besoins de leur famille puisque, disent-ils, ils arrivent à gagner de 200 à 400 DA par jour. Ce montant est vite démenti par l'administration du marché qui affirme que ces charretiers gagnent beaucoup plus. Sauf s'ils ne le veulent pas, précise-t-elle, puisque certains d'entre eux louent leurs charrettes aux autres. «Certains peuvent gagner jusqu'à 1 000 DA par jour entre 5 h et 8 h du matin», révèle un responsable du marché qui ajoute que «les hammaline achètent actuellement pour les clients et leur préparent la marchandise avant leur arrivée, ce qui leur facilite la tâche et leur fait gagner du temps». Cela dit, il n'est pas difficile de constater que la plupart des porteurs sont des cas sociaux. Il existe 2 types de hammaline au marché de gros de Attatba : ceux qui transportent la marchandise des carreaux vers les véhicules à la main ou dans des charrettes et ceux qui déchargent les marchandises des véhicules vers les carreaux mais à la main. Ils sont répartis en deux catégories distinctes : ceux qui chargent les véhicules des commerçants détaillants qui viennent s'approvisionner et ceux qui déchargent les véhicules qui approvisionnent le marché à partir des fermes environnantes. Ils remplissent et vident sans discontinuer les 168 carreaux que compte le marché de Attatba et qui sont gérés par des commissionnaires en fruits et légumes. 5 000 à 10 000 clients et vendeurs affluent quotidiennement vers le marché, suivant les saisons, nous apprend Ali Derradji, directeur de l'exploitation commerciale au marché. 3 500 véhicules y transitent chaque jour 1 200 tonnes de fruits et légumes y sont vendues. L'hiver (de décembre à mars) est considéré comme une période creuse. C'est en novembre, juin et juillet que l'activité atteint son paroxysme, selon le responsable qui n'hésite pas à qualifier le marché de «petit village qui fait vivre des milliers de familles». Bientôt, 2 autres marchés de gros seront achevés à Damous et à Hamidia (cherchell), au bonheur de centaines de chômeurs qui auront ainsi l'occasion de gagner leur vie dignement. Mais l'activité gagnerait à être réglementée et organisée pour le bien de ceux qui l'exercent et de ceux qui ont recours aux services des porteurs (les commerçants). Pour revenir au marché de Attatba, il faut dire qu'il a permis d'occuper un nombre important de chômeurs de la commune et même des communes limitrophes. Créé en 1993, il occupe une superficie totale de 40 000 m2. Il compte 120 carreaux couverts et 48 autres non couverts. Ces carreaux emploient au moins deux porteurs chacun, selon la marchandise écoulée. L'ensemble du marché est surveillé 24h sur 24 par 9 caméras électroniques ainsi que 45 agents de sécurité.