Résumé de la 14e partie n On croit Meriem morte, mais elle est seulement plongée dans une sorte de catalepsie, une situation proche de la mort. Les hommes sont revenus de l'enterrement. Les voisins et les amis sont restés un peu pour consoler la famille, puis ils sont repartis chez eux, il ne restera que les proches qui, eux, participeront au deuil rituel de trois jours… Les filles de la «défunte» sont inconsolables. Même malade, même à l'article de la mort, une mère est une mère, elle est irremplaçable. Sa fille aînée – celle qui l'a découverte – ne comprend pas. — Elle dormait… Je croyais qu'elle se reposait et je demandais aux enfants de ne pas la déranger ! Une parente soupire : — Au moins, elle n'a pas souffert ! — Elle n'a pas mangé… Si au moins elle avait mangé ! On mange toute sa vie… Et puis, un jour, on n'a plus envie de rien… On se couche et on meurt, sans crier gare ! Une femme parle. — Elle était solide, autrefois, Meriem… — Oh, oui, dit une autre, une véritable force de la nature… — Elle était malade ces derniers temps, dit sa fille,… Parfois même, elle perdait connaissance, mais il lui suffisait de manger pour reprendre des forces ! Une autre femme, qui n'a rien dit, intervient. — Ma belle-mère était ainsi… Elle faiblit parfois jusqu'à l'évanouissement, mais il lui suffit de manger pour retrouver ses forces ! Nous l'avons emmenée chez le médecin qui a diagnostiqué qu'elle était diabétique… — Elle était diabétique ! Le sucre fait cela ? — Oui… — Je croyais que c'est seulement quand le sucre monte qu'on souffre ! — C'est encore plus dangereux quand il descend ! On interroge la fille de la défunte. — Meriem a-t-elle consulté un médecin ? — Non, dit la fille ! — Peut-être qu'elle souffrait de diabète ! La fille soupire. — Hélas, on n'en saura rien… C'est maintenant trop tard ! Et elle se met à pleurer, à chaudes larmes, regrettant de ne pas avoir emmené sa mère chez le médecin… Du côté des hommes, dans la pièce voisine, les fils de Meriem, eux, se sont déjà fait une raison : inutile, pensent-t-ils, de chercher les causes du décès : ne dit-on pas que les causes de la mort sont multiples, mais que la mort est une ? Il a plu à Dieu d'emporter la défunte, que sa volonté soit faite ! — Voilà des paroles de croyant, dit un homme. (à suivre...)