Résumé de la 4e partie On ne comprend pas qu'un mal de tête puisse tuer un jeune homme de la vigueur d'Ali. Mais il est bien mort et les tolba psalmodient des versets du Coran lors de la veillée funèbre. Les hommes sont revenus de l'enterrement. Les voisins et les amis sont repartis chez eux, il ne reste que les proches qui, eux, participeront au deuil rituel de trois jours? Kheïra, la mère, est inconsolable. Elle n'arrive toujours pas à réaliser qu?Ali est mort et qu'elle ne le reverra plus... ? Meurt-on d'une migraine ? ne cesse-t-elle de répéter. ? On meurt de tout, lui disent les parentes qui l'entourent. ? Mon fils était une force de la nature... Il a supporté la douleur, il est resté presque deux jours sans rien manger... ? C'est ce qui l'a affaibli? Et puis, tu dois le savoir, la mort emporte qui elle veut, le grand comme le petit, le faible comme le fort. Du côté des hommes, dans la pièce voisine, Belkacem, le père, lui, s'est déjà fait une raison. Inutile, pense-t-il, de chercher les causes du décès : ne dit-on pas que les causes de la mort sont multiples mais que la mort est une ? Il a plu à Dieu d?emporter son fils, que sa volonté soit faite ! ? Voilà des paroles de croyant, dit un homme. ? Dieu t'apporte, ainsi qu'à ta femme, la consolation, dit un autre. Des voisins et des parents apportent un grand plat de couscous. Pendant les trois jours de deuil, on n'allumera pas le feu dans la maison... ? Approchez ! Belkacem, viens ! Le malheureux père n'a pas le c?ur à manger, mais il se lève quand même. Personne ne touchera à la nourriture s'il ne commence pas. Dans la chambre des femmes, on continue à pleurer. Il y a aussi une terrine de couscous, mais personne ne s?en approche. D?ailleurs, on finit par l'enlever... La nuit est tombée depuis un moment. Le village est bientôt plongé dans un silence que seuls les gémissements de Kheïra et de ses filles interrompent de temps à autre. Brusquement, un hurlement se fait entendre au loin. Belkacem, assoupi, se dresse. ? Qu'est-ce que c'est ? ? On a crié, dit quelqu'un. Les cris se font de nouveau entendre. «Au secours ! Au secours !» Les hommes se regardent. ? On attaque quelqu'un, quelqu'un qui vient peut-être ici ! Il faut lui porter secours ! Des jeunes hommes se proposent d?aller voir ce qui se passe. On leur conseille de prendre des gourdins et des cannes. Ils sortent. Les cris continuent. On attend dans l'angoisse le retour des jeunes. Quelques instants ils reviennent, le visage défait. ? Les cris, murmure l'un d'eux, viennent du cimetière... ? Du cimetière ? ? Oui, de la tombe d?Ali... (à suivre...)