Résumé de la 13e partie n Meriem, gravement malade, sombre dans un sommeil cataleptique. Ses enfants qui la découvrent pensent qu'elle est morte. La fille a crié. Toutes les personnes présentes dans la maison accourent ainsi que les voisins les plus proches. — Ma mère ! Ma mère ! pleure la jeune femme. Ali, le fils, est, lui, debout devant le lit, silencieux, le visage livide. Il n'arrive pas à croire que sa mère est morte. Certes, elle était malade, certes, on croyait même que la mort allait la libérer et libérer tout le monde, mais on ne s'attendait pas à ce qu'elle meure aussi brutalement. Et dans son sommeil ! Des femmes pleurent. Pendant un long moment, c'est la confusion totale, mais des hommes, des proches de la famille, parviennent à rétablir un peu d'ordre. «Calmez-vous ! Calmez-vous !» On fait sortir les femmes de la pièce et on les met dans une autre pièce. — Voyons, il faut du courage ! Vous n'êtes pas les seuls à être éprouvé par la mort ! — C'est si inattendu, dit le fils. — La mort est toujours inattendue ! De toute façon, on ne peut rien faire. C'est la volonté de Dieu. On envoie des enfants informer les parents habitant dans les villages voisins et on prépare la veillée funèbre. Des talebs vont venir d'une zaouïa pour la récitation du Coran. Comme c'est de tradition, les voisins se chargeront de nourrir les gens qui vont affluer. En moins d'une heure, la cour de la maison est pleine de monde. Les femmes se sont calmées, mais on n'arrive pas à s'expliquer ce qui s'est passé. — Certes, elle ne se sentait pas bien, mais mourir comme ça dans son sommeil… — Cette mort, dit une vieille, est une belle mort. votre mère n'a pas souffert, elle n'a pas été longtemps pour vous un fardeau ! — On n'a pas besoin d'être malade pour mourir ! — C'est al adjel, le terme de la vie, fixé par Dieu Tout-Puissant ! — Oui ! Oui ! c'est al adjel de Meriem qui est arrivé ! — Maintenant, il faut préparer le corps, avant que les talebs n'arrivent. On procède à la toilette du mort. Des voisins préparent un couscous pour les parents qui viennent de loin. L'enterrement est fixé au lendemain. Les visiteurs se succèdent pour rendre un dernier hommage à la défunte. Les filles de Meriem pleurent. Les autres femmes, elles, n'arrêtent pas de parler. On parle de la mort, de la destinée, on raconte aussi des histoires édifiantes, pour consoler les proches Quand les talebs arrivent, on fait taire tout le monde. Il y a un moment de silence puis la psalmodie commence… Ces derniers se sont mis en cercle autour du corps de Meriem, figé dans une parfaite immobilité. Personne ne se doute qu'elle est seulement dans un état de catalepsie, un état proche de la mort, mais qui n'est pas encore la mort. (à suivre...)