Résumé de la 2e partie n Après Le toit, Les roseaux et La chaîne, voici d'autres récits concernant les habitants de Karatepe... 4- Le sac de farine Un paysan de Karatepe avait posé son sac de farine derrière le pilier central de sa maison. Sa femme est allée prendre de la farine pour préparer la pâte à pain et, pour l'attraper, elle a mis ses deux mains de chaque côté du pilier en les plongeant dans le sac. Quand elle a voulu les retirer, pleines de farine, elle est restée accrochée au pilier et ne pouvant s'en sortir, elle s'est mise à crier à la ronde : «Eh, voisins, j'ai les mains coincées.» Aucun de ceux qui étaient accourus d'alentour ne savait comment dégager la brave femme, aussi sont-ils allés trouver le sage du village, qui est venu voir ce qui se passait et a pensé que, si on coupait le pilier, la maison s'effondrerait, alors il a conclu : «Pour la sauver et la sortir de là, il va falloir lui couper les mains.» 5- La partie de hellengabi Un groupe de paysans de Karatepe étaient allés à la chasse. Arrivés à un endroit escarpé, ils se sont dit : «Si on faisait une partie de hellengabi (Jeu de pierre)». L'un d'eux a proposé : vous autres, faites rouler la pierre d'ici. Moi, je vais mettre ma houppelande sur la tête, je vais descendre tout en bas et je ferai peur à la pierre. On verra bien ce qui va se passer.» Il est descendu tout en bas. D'en haut ses camarades ont fait rouler un gros rocher. Sa houppelande sur la tête, il s'est précipité à la rencontre du rocher pour l'effrayer. Le rocher lui a cogné la tête et la lui a arrachée. Les autres sont arrivés. Voyant l'homme allongé par terre, ils lui ont dit «Lève-toi», mais l'autre ne s'est pas levé. Ils se sont alors aperçus qu'il n'avait plus de tête. Ils ne savaient pas s'il venait de la perdre à l'instant, ou bien s'il n'en avait pas avant ? Ils sont allés demander à sa femme : «Est-ce que ce matin, ton mari avait sa tête ou non ?» Elle a réfléchi et a répondu : «Je n'en sais rien du tout. Tout ce que je peux vous dire, c'est que ce matin, je lui avais préparé une bonne soupe et qu'en la mangeant le bonhomme en avait la barbe qui frétillait d'aise.» 6- La mouche Des gens de Karatepe sont allés à Ayas chercher du sel, avec leurs chameaux. Une fois arrivés, ils voient qu'on ramasse le sel à la surface de l'eau, alors ils disent : «Puisque le sel pousse dans l'eau emportons-le pour le semer dans la mare. Nous installerons là une saline, d'où nous tirerons notre sel. Pourquoi venir jusqu'ici et endurer tant de fatigues ?» Ils chargent les chameaux de sel et vont le verser dans la mare. Au bout de quelque temps, les provisions étant épuisées, ils décident d'aller chercher le sel aux salines. Ils prennent les chameaux, arrivent près de la mare, mais celle-ci est toute desséchée, il n'y a pas un seul grain de sel. Seules quelques mouches vertes volent au-dessus de l'endroit où ils l'avaient semé. Ils rentrent chez eux en disant : «Ce sont ces mouches vertes qui l'ont mangé», prennent leurs fusils et retournent là-bas pour les chasser. Une mouche vient se poser entre les deux sourcils d'un paysan. Celui-ci, pointant son doigt et soufflant, fait signe à son camarade pour lui montrer qu'une mouche s'est posée au milieu de son front. Alors l'autre, l'ayant aperçue, lui tire aussitôt dessus. De retour au village, on leur demande : «Qu'avez-vous donc fait ?» Ils répondent : «Que pouvions-nous faire ? Il y a eu un tué chez les zzz zzz et un tué chez nous.» (à suivre...)