Résumé de la 1re partie n Après une présentation du village de Karatepe, voici, dans ce qui suit, le récit d'aventures ayant pour héros ses habitants... La légende veut que les gens de Karatepe aient retrouvé leur bon sens quand la «Source de Folie» où ils puisaient l'eau à boire vint à tarir. Cette supposition pourrait être attribuée aux gens de Karatepe eux-mêmes qui auraient eu cette idée simpliste pour se réhabiliter aux yeux d'autrui. Ou bien serait-ce plutôt une justification a posteriori lancée par ceux qui voulaient rire de leurs voisins, sans les offenser ? On dit aussi que les gens de Karatepe, autrefois simples d'esprit et capables de telles extravagances, auraient ensuite évolué, et qu'on ne signalait plus d'aventures nouvelles à leur sujet. Ce fait se trouve démenti car, aujourd'hui, l'homme de Karatepe garde son rôle de héros dans des exploits cocasses dont les thèmes sont bien d'actualité. 1- le toit Quarante hommes de Karatepe allaient de compagnie. Arrivés dans un village, ils ont aperçu un toit en terre battue tout démoli. Cela leur a paru drôle. Ils y sont montés et se sont mis alors à courir dans tous les sens. Le toit, qui était déjà en ruines, s'est effondré, entraînant la mort de 39 personnes. Un seul d'entre eux en est sorti indemne. Il s'est retourné et, jetant un regard sur ses camarades, il a dit : «Sapristi, un peu plus, et on avait un bel accident !» 2- les roseaux Un paysan de Karatepe avait harnaché son chameau, il allait à Adjasaz couper des roseaux, pour recouvrir sa cabane. Il a coupé les roseaux, puis a chargé le chameau. Mais les roseaux étaient trop longs et traînaient par terre. Notre homme se dit : «Je vais frotter une allumette pour brûler un peu les bouts. Comme ça, ils seront un peu plus courts et ils ne s'abîmeront pas. Quand il a craqué l'allumette, tout le chargement du chameau a pris feu et la bête, effrayée, s'est enfuie. L'homme, resté en arrière, s'est écrié : «Eh, chameau noir d'Emirballi ! Si tu as un grain d'intelligence, va tout droit te flanquer dans la mare.» 3- la chaîne Des paysans de Karatepe étaient partis à la chasse. Battant la montagne, ils ont eu soif. Arrivés en haut d'un rocher qui surplombait la rivière, ils ont dit : «Ce sera trop long de contourner le rocher pour descendre. Maintenant l'un de nous va s'accrocher à cet arbre qui est au bord du rocher. Quant aux autres, eh bien, ils s'accrocheront, l'un après l'autre, aux chevilles de celui qui précède, en se laissant glisser. Ainsi suspendus en chaîne, nous descendrons tous à l'eau. Celui qui aura bu remontera de la même façon en se cramponnant.» Aussitôt dit, aussitôt fait. Mais quand trois ou quatre se sont trouvés suspendus, celui qui était en haut a eu mal aux mains. Il a averti ses compagnons : «Tenez fort, je vais vite me cracher dans les mains.» Sur ce, il a lâché la branche, et s'est craché dans les paumes des mains en faisant «tuh, tuh»... Dès qu'il a lâché ils ont tous dégringolé (à suivre...)