Fait n Au moment où, en Occident, le débat sur la menace des changements climatiques est élargi aux différentes franges de société, en Algérie en revanche, il semble que cela ne concerne que les scientifiques ! Un ouvrage sur les changements climatiques en Afrique intitulé «La menace climatique en Algérie et en Afrique – les inéluctables solutions» vient d'être édité aux éditions Dahleb. Son auteur Kamel Mostefa Kara, président de l'Agence nationale des changements climatiques (Ancc), a présenté, hier, au niveau du siège du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'environnement et du tourisme, les grandes lignes de son livre. Cherif Rahmani, ministre de l'Environnement et du Tourisme, qui a préfacé cet ouvrage, a souligné dans son intervention l'importance de cette contribution émanant d'un spécialiste reconnu en Algérie et à l'étranger pour ses compétences et ses connaissances dans le domaine. «C'est la première fois qu'un livre sur les changements climatiques est édité en Algérie. Il a été réalisé après plusieurs années de recherches menées par notre chercheur émérite», déclare le ministre. Dans un chapitre consacré au réchauffement climatique en Algérie, le scientifique explique les raisons de ce phénomène et sa dangerosité pour notre pays qui est menacé, à l'instar de beaucoup de pays en Afrique ou ailleurs, par ce phénomène. Selon lui, on a commencé à ressentir, en Algérie ces changements au début des années 1970. Les sécheresses signalées au Sahel, du Hoggar Tassili dans le sud dans les années 1970 sont des indicateurs que notre pays était depuis longtemps menacé par ce genre de changements climatiques. Les Hauts-Plateaux, qui sont semi-arides et arides sont les plus exposés à ce phénomène parce qu'ils se trouvent en transition entre un système climatique d'origine méditerranéenne au nord et un autre sud-tropical au sud. Les émissions de GES (gaz à effet de serre) provoquées essentiellement par les industries des grandes puissances, les plus industrialisées demeurent l'élément le plus important qui entraîne ces réchauffements climatiques. Selon l'agence internationale d'énergie (AIE) et au rythme de la politique actuelle de certains pays, des émissions mondiales de gaz à effet de serre vont encore augmenter de 50% d'ici à 2030 et cela va doubler d'ici à 2050. Les pays d'origine de ces grandes émissions de GES sont bien évidemment les pays les plus industrialisés comme la Chine, les USA, l'Inde et les pays d'Europe. En Algérie et comme l'a souligné M. Kara, cela a entraîné l'augmentation de la température de 2 degrés. cette augmentation est déjà jugée conséquente par le chercheur qui expose les impacts réels de réchauffements climatiques sur la santé des citoyens, les ressources en eau et l'agriculture. Pour cela l'Algérie s'engage à suivre «la feuille de route» initiée par plusieurs pays à Bali en 2006. Elle doit investir énormément dans le domaine de l'eau pour faire face à la menace de pénurie d'eau annoncée par le modèle climatique aux horizons 2020.