Résistance n Le chef du mouvement chiite Hezbollah est apparu, hier, mercredi, en public, dans le sud de Beyrouth lors de la cérémonie d'accueil de cinq prisonniers libérés par Israël. C'est la troisième fois depuis la fin de la guerre de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah que Hassan Nasrallah, l'un des ennemis jurés d'Israël, apparaît en public. Le chef du Hezbollah, qui est apparu aux côtés de Samir Kantar, le doyen des prisonniers libanais en Israël, a étreint et embrassé les ex-détenus devant une foule en liesse. «Ce peuple ne peut jamais être vaincu», a-t-il lancé. «Le temps des défaites est révolu, c'est maintenant le temps des victoires», a-t-il ajouté. «La résistance est devenue une force qui ne pourra jamais être vaincue», a martelé, de son côté, Samir Kantar, dans un bref discours. «Je rends grâce à Dieu qui m'a permis de résister, qui a donné au Liban cette courageuse résistance», a-t-il poursuivi. Remerciant le chef du Hezbollah pour sa libération, il a affirmé qu'il n'est «revenu de Palestine que pour y retourner». «Je promets à mes proches que je rentrerai en Palestine avec mes compagnons de résistance». Bien qu'il ne soit pas membre du Hezbollah, Kantar portait le treillis des combattants du groupe chiite, à l'instar des quatre autres ex-prisonniers, Khodr Zaïdane, Maher Kourani, Mohammad Sorour et Hussein Sleimane. Samir Kantar, du Front de libération de Palestine (FLP), avait été condamné en 1980 à cinq peines de prison à vie et 47 ans additionnels. Il aura ainsi passé près de trente ans dans les prisons israéliennes. Les quatre autres hommes sont tous des combattants du Hezbollah capturés par l'armée israélienne lors de la guerre entre Israël et le mouvement chiite libanais en 2006. Des dizaines de milliers de partisans du Hezbollah brandissant des drapeaux jaunes ont accueilli leurs «héros» dans la banlieue sud de Beyrouth, dans le cadre des festivités organisées par le mouvement chiite. S'exprimant devant des dizaines de milliers de personnes réunies dans un stade de football dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, Nasrallah a indiqué que «l'échec de l'ennemi à connaître le lieu de détention des deux soldats israéliens ou même leur sort a été l'un des points de force des négociations». «Si leur sort avait été divulgué, par une défaillance ou par une erreur de tactique, les négociations auraient pris un autre cours», a affirmé Nasrallah.