Le phénomène de la toxicomanie a connu une nette expansion d'où l'urgence de définir une stratégie de lutte et aider les toxicomanes à sortir du cercle infernal. A l'instar de nombre de structures, l'Odej, fort de son expérience dans le domaine de la prévention à travers les caravanes de sensibilisation qui ont sillonné l'année dernière le territoire de la wilaya, est allé à la rencontre des jeunes dans leurs établissements éducatifs et leurs quartiers. Les caravanes, composées de médecins, de psychologues et de représentants d'associations, ont recensé, lors de leur tournée, certains cas présentant des signes de toxicomanie parmi les 6 535 jeunes touchés par les campagnes de sensibilisation. Cette opération a été le signe avant-coureur à une prise de conscience de nombreux parents, dont des enfants sont victimes de la toxicomanie. Selon des médecins et psychologues, la dépendance aux stupéfiants commence souvent par «sniffer des vapeurs émanant des colles avant que le jeune ne soit tenté par l'initiation aux autres substances toxiques qui peuvent l'amener jusqu'à s'injecter certains produits avant de sombrer dans la forme la plus dure de l'addiction qui, non soignée, peut devenir irréversible». Le Dr Sator, médecin de l'hôpital psychiatrique de Tiaret, précise que «le regard de la société qui criminalise les toxicomanes rend difficile la prise en charge». Pour le Dr Bekki, chef de service à la DSP, l'âge de la majorité des toxicomanes varie entre 20 et 30 ans. «La première prise de produits stupéfiants intervient généralement entre 12 et 14 ans, âge propice à l'addiction aux drogues.» Le directeur de l'Office des établissements de jeunes, Mourad Benameur, reconnaît les difficultés à mener cette lutte, en dépit du diagnostic exhaustif établi. Le phénomène a connu une nette expansion «au point qu'il touche aujourd'hui même les établissements du cycle moyen. Cet état de fait est le résultat du manque de coordination entre les différents services de la lutte contre ces fléaux et prise en charge des jeunes à l'instar de la police, la Gendarmerie nationale et les secteurs de la jeunesse et des sports, de la culture, de l'action sociale et de l'emploi, pour ne citer que ceux-là», indique-t-il. «Actuellement, nous enregistrons près de 20 patients qui confient leurs préoccupations à la psychologue de l'Odej qui leur assure assistance pour faire face aux chocs émotionnels qu'ils endurent», indique le directeur de l'office. Pour sa part, la Direction de la santé met les bouchées doubles pour entamer la réalisation d'un centre de soins pour toxicomanes. Cela viendra compléter les efforts fournis par l'hôpital psychiatrique de Tiaret, souligne-t-on. Parallèlement, les services de sécurité mènent une lutte sans merci aux trafiquants de drogue. Au cours du premier trimestre 2008, ces services ont démantelé un réseau de trafiquants qui avait des ramifications à Oran. Cette opération a permis la saisie de 10 kg de kif traité et l'interpellation d'une centaine de mis en cause. La quantité de drogue saisie en 2007 n'a pas dépassé les 4,5kg, note-t-on.