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Naâma / Patrimoine culturel
Cette danse appelée hidous
Publié dans Info Soir le 23 - 07 - 2008

Intérêt n Les habitants des zones rurales de ladite wilaya se montrent plus que jamais attachés à la sauvegarde des danses populaires.
La particularité de cette danse, que l'on retrouve souvent à l'occasion des fêtes familiales, est exprimée par l'expression hadhrat el- hidous d'origine amazighe et qui signifie des rondes de danses homogènes avec un accompagnement musical composé de couplets de chants populaires.
Dans les régions rurales de Aïn Sefra, ce genre est présenté comme une danse qu'interprète un groupe de danseurs, en cercle ou aligné, ouverte même aux badauds à condition que chaque candidat ait la capacité physique et artistique d'effectuer des mouvements de corps fort rythmés, et ne fausse pas l'harmonie du groupe.
Ce type de chorégraphie est exécuté surtout par les habitants des ksour des oasis (Tiout, Aïn Sefra, Moghrar...) de l'Atlas saharien ouest, notamment dans les zones frontalières, à l'occasion des mariages. Selon un spécialiste des arts folkloriques et de la culture locale, Ali Nabti, cette danse populaire est également réputée au Maroc, du moins dans les zones proches des frontières avec l'Algérie, mais aussi dans certaines wilayas du sud d'Oran et plus loin, en Kabylie et dans les Aurès avec des différences de style. Des groupes de danse folklorique s'enorgueillissent que le hidous soit ancré, depuis des siècles, dans cette région comme source de divertissement et de célébrations.
Les représentations attirent des centaines de passionnés admiratifs de véritables tableaux d'art, de poèmes et de chants traditionnels truffés d'expressions séculaires.
Un habitant de la localité frontalière de Ghallaba informe, pour sa part, que la danse est répandue parmi les tribus, telles les Amour et les Hamiane où femmes et hommes entonnent des qacidate du langage local. Selon lui, une cérémonie de mariage ne peut se concevoir sans ces fameuses danses hidous formées d'hommes, de femmes, de jeunes et de moins jeunes, généralement en tenues traditionnelles telles que la gandoura, le turban et la nécessaire ceinture ronde de couleur noire pour l'harmonie des mouvements corporels pour les hommes.
Quant aux femmes, elles portent un voile très ample, un foulard et une ceinture. A l'aide d'un tambour et d'un tambourin, les chants interprétés lors du hidous expriment d'abord l'attachement du bédouin à sa tribu, à sa terre et à son bétail. Selon les traditions et croyances locales, ils traduisent ensuite certaines valeurs sociales et spirituelles telles que l'hospitalité que l'on doit aux enfants de retour au pays, le respect dû à tous les saints, l'honneur des parents, et renvoient à la cavalerie, au baroud et enfin à l'amour de la patrie.
D'une valeur culturelle et esthétique inégalable, ce patrimoine populaire se révèle être un véritable chef-d'œuvre du folklore, mais qui a tendance à disparaître faute d'efforts suffisants pour son sauvetage par la création de groupes musicaux.


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