La justice italienne a émis dix mandats d'arrêt contre des membres du clan des «calalesi», l'un des plus puissants de la mafia napolitaine, la Camorra, accusés d'avoir voulu investir des gains illégaux dans la Lazio, l'un des deux prestigieux clubs de football de Rome. Sept des principaux membres du clan ont été placés sous les verrous tandis que Giorgio Chinaglia, 61 ans, un ancien joueur et dirigeant de la Lazio, ainsi que deux autres personnes sont en fuite, rapporte ce matin la presse italienne. L'enquête de la police financière et de la division antimafia de Rome a permis d'établir que les «calalesi», originaires du nord de Naples, avaient tenté à deux reprises en 2005 et 2006 de recycler plusieurs millions d'euros dans le club de football. Ils avaient d'abord proposé deux millions d'euros en liquide pour sponsoriser la Lazio lors de la Coupe d'Italie et la Coupe de l'Uefa puis, devant les refus des dirigeants, tenté d'acquérir des actions du club à travers des sociétés écran agissant à partir de Suisse ou de Hongrie. Le clan avait mis alors jusqu'à 24 millions d'euros pour s'emparer de La Lazio, par l'entremise de Chinaglia un attaquant de valeur de la Lazio ayant marqué 24 buts durant la saison 1974 avant de devenir président du club en 1983, selon la presse italienne. «Nous sommes en présence d'un phénomène nouveau où la criminalité organisée a essayé de façon déterminée d'acquérir un club de football de premier plan et utilise une personnalité charismatique pour obtenir le soutien des "tifosi" (supporters) pour contester les dirigeants du club», a estimé le chef des enquêteurs.