Attitude n Les professeurs de l'enseignement technique (PET) tirent la sonnette d'alarme en dénonçant le projet de restructuration du secteur. Les 6 000 professeurs issus de l'enseignement technique seront mutés à travers l'ensemble des lycées d'enseignement général. «Certains professeurs ignorent encore le lieu de leur mutation alors que la carte scolaire de l'année prochaine devait se faire en mai dernier», a indiqué Kamel Bendaïkha, porte-parole de la Coordination nationale des lycées techniques et technicums (Cnltt), hier, à Alger, lors d'une conférence de presse. La Coordination qui lutte pour la sauvegarde de l'enseignement technique rejette le projet de restructuration de l'enseignement technique mis en application par le ministère de l'Education nationale, depuis septembre 2005. Ce projet avait abouti à la suppression de la majorité des filières techniques, à savoir l'électronique, l'électrotechnique, la fabrication mécanique, la chimie, le bâtiment et les travaux publics et les techniques comptables. «Ces enseignants parachutés et isolés dans les lycées d'enseignement général – des lycées non dotés par définition d'équipements technologiques spécifiques, de laboratoires et d'ateliers – seront contraints, sous pression de l'administration, de faire semblant d'enseigner la technologie», a-t-il ajouté. Ils seront amenés par la force des choses à enseigner d'autres matières autres que celle de leur spécialité dans «le but inavoué de camoufler le sureffectif d'enseignants du technique». Intervenant à ce sujet, un enseignant de technologie se dit étonné des déclarations du ministre et de ses collaborateurs qui veulent justifier cette nouvelle situation par l'introduction de matériels informatiques (micro-ordinateurs et logiciels) en mesure, selon eux, de remplacer les équipements technologiques spécifiques (laboratoires et ateliers). «Il y a certaines choses qu'on peut faire avec l'ordinateur certes, mais d'autres nécessitent des ateliers», explique-t-il. Par ailleurs, les conférenciers déplorent que des professeurs de plusieurs filières se voient changer de statut, ce qui les pénalisera. La Cnltt associe tous les syndicats de l'éducation à la solidarité la plus large avec les enseignants du technique et réitère, en prenant à témoin l'opinion publique, son attachement à l'abandon du plan de démantèlement des lycées techniques et technicums et le maintien en place des équipes pédagogiques et du patrimoine matériel.