Le démantèlement de l'enseignement technique secondaire se poursuit. Après le vaste mouvement de dénonciation contre la suppression de cette filière, c'est une nouvelle catégorie de ce corps qui dénonce le statut qui se prépare. Les professeurs techniques des lycées techniques (PTLT) s'insurgent contre la mouture du statut en préparation et qui les réduit à une échelle qu'ils considèrent « honteuse ». En effet, selon le collectif de PTLT que nous avons reçu à notre rédaction, le nouveau statut classe les professeurs à l'échelle 10. Soit, en clair, à une échelle moins valeureuse que les enseignants du primaire, alors qu'aujourd'hui leur classification se situe entre les professeurs d'enseignement moyen (PEM) et ceux de l'enseignement secondaire (PES). Recrutés à une période cruciale de l'enseignement technique au milieu des années 1980 avec pour objectif de participer à la transition vers la généralisation de la langue arabe, ces enseignants restent une catégorie peu considérée. Ils furent formés durant trois ans sous l'égide du département de l'éducation après l'obtention de leur baccalauréat pour dispenser des cours spécifiques. Sauf qu'aujourd'hui, d'après le collectif, les tâches et les obligations sont identiques à celles des ingénieurs et des licenciés qui enseignent dans les lycées techniques et les technicums. A l'instar des professeurs ingénieurs, les PTLT prodiguaient des cours sur des matières techniques (théorie et pratique) et prenaient part aux différentes activités scientifiques et pédagogiques. Ainsi, ils ont et continuent d'animer les séminaires et participent jusque dans l'élaboration des sujets d'examen tels que ceux des épreuves de baccalauréat. Aussi, cette catégorie a été reçue lors des épreuves d'aptitude à l'enseignement technique (CAPET) au même titre que les autres catégories. Alors qu'au titre de l'ancien statut particulier des travailleurs du secteur de l'éducation (49-90), les tâches sont spécifiées. Au-delà de l'inobservance des règles imposées dans l'ancien statut, les PTLT se disent déçus de n'avoir « bénéficié d'aucune reconnaissance revalorisante », écrivent-ils dans une lettre adressée au ministre de l'Education nationale avant de réclamer « une intégration dans le corps des professeurs de l'enseignement secondaire ». Pour l'instant, ces enseignants n'envisagent pas d'action mais veulent donner une assise à leur revendication, notamment en comptant sur l'aide que peut leur apporter la coordination nationale des lycées techniques et technicums. Aujourd'hui, il existe en Algérie 250 lycées techniques et technicums employant environ 800 PTLT.