Résumé de la 12e partie n Hannah se rend compte que Jeffrey n'est pas l'homme de sa vie, mais se demande en quoi Peter Blake l'a aidée à le découvrir... Ma première pensée en franchissant avec lui le seuil de la cabane fut que j'allais lui parler tout de suite. Pour lui dire que je ne voulais plus le voir, que nous allions faire nos bagages et repartir, et que je reprendrais une vie normale. Normale. Il avait fallu cette conversation idiote sur une plage loin de toute civilisation pour que je comprenne à quel point ma vie était devenue anormale. Je ne voyais plus mes amis, mes parents, je ne voyais plus personne sauf Jeffrey. Et que se passait-il dès que je tentais de rétablir un contact avec quelques-uns de ceux que j'avais aussi grossièrement laissé tomber ? Jeffrey se hâtait de me mettre hors d'atteinte. C'est aussi à ce moment, je crois, que je vis à quel point j'avais peur. Et je compris, soudain, quelle folie ce serait d'annoncer ma décision à Jeffrey alors que nous étions seuls ici. Il valait mieux lui laisser croire que tout allait bien en attendant le retour à la civilisation. Tel était donc, désormais, mon objectif, retourner le plus vite possible à la civilisation. Au prix d'un terrible effort, je glissais ma main autour de sa taille et lui souris. — Alors, cette pêche ? — Je n'ai rien pris. Je n'espérais pas mieux. lIs ne remontent pas à la surface avant la tombée du jour. Si on essayait ? ça te plairait d'apprendre à pêcher ? Tu semblais très intéressée, hier, par les efforts de ce pauvre Blake. — J'adorerai ça. Comment répondre autrement ? Dire le contraire l'aurait persuadé que je trouvais intéressant de regarder Blake pêcher et non lui, Jeffrey. Ah, je le connaissais si bien ! Mieux valait être d'accord là-dessus avec lui, pendant que je me demandais comment obtenir son accord sur quelque chose qui me paraissait infiniment plus important. — A propos de Peter Blake, il m'a inquiétée avec cette blessure. Elle me fait terriblement souffrir... j'ai des élancements, et je me suis sentie fiévreuse toute la matinée. Je crois vraiment que je devrais rentrer pour la faire examiner. Jeffrey appliqua la paume de sa main sur mon front. — Tu n'es pas chaude. Laisse-moi regarder. Il me fit pivoter, souleva ma chemise. Ce type t'a effrayée pour rien. Je t'assure qu'il n'y a pas la moindre inflammation. Il m'a conseillé de la nettoyer à l'eau chaude. Nous n'avons pas d'eau chaude, ici. Vraiment, Jeffrey, nous ferions peut-être mieux de repartir et... — C'est idiot. Regarde, j'ai gardé de la braise dans le poêle. En un rien de temps, nous aurons assez d'eau pour te soigner. Déjà, il ouvrait le poêle, remuait le tas de braises et ajoutait du bois. Il remplit la bouilloire en aluminium à la pompe, retira le couvercle du poêle et posa la bouilloire au-dessus du feu. (à suivre...)