Résumé de la 15e partie n Peter Blake propose à Hannah de la raccompagner en ville, mais elle refuse de crainte de rencontrer Jeffrey en chemin... Je pensais que je respirerais après son départ, mais je m'aperçus que je n'arrivais pratiquement plus à respirer du tout. Au retour de Jeffrey, j'étais à plat ventre avec une nouvelle compresse. Il examina ma blessure, y passa quelque chose et entreprit de rassembler notre matériel de pêche, le tout sans dire un mot. Il me tendit de lourdes bottes en caoutchouc, deux paires de chaussettes, un épais sweater de laine. — J'ai besoin de tout ça ? S'il doit faire aussi froid, ce n'est peut-être pas la peine que j'y aille. — Il ne fera pas aussi froid. Je n'ajoutai rien. Au moment où nous franchissions le seuil, Jeffrey me prit le menton et me sourit. — Nous n'avions pas besoin de tout le week-end, n'est-ce pas ? Il n'y avait rien de cassé entre nous, n'est-ce pas ? — Non, rien. — Les pauvres crétins comme Peter Blake me font pitié. Viens. Le soleil venait de passer derrière les arbres quand nous rejoignîmes le canot. Je vis du coin de l'œil une lampe s'allumer dans la cabane de Peter Blake. Nous partîmes à la rame dans la même direction que Jeffrey quelques heures auparavant, et je me demandai, bêtement, si Peter était en train de nous observer. Non. Pourquoi l'aurait-il fait ? Et même si c'était le cas, nous fûmes très vite hors de vue, de l'autre côté de la pointe. Jeffrey trouva l'endroit qu'il cherchait. Il accrocha un ver à mon hameçon et lança la ligne pour moi. Nous restâmes un long moment silencieux. le jour baissait et il faisait de plus en plus froid. Finalement, cette pénombre me donna du courage. — Jeffrey ? Tu as raison. Nous n'avons pas besoin de prolonger ce week-end. Il n'y avait rien de cassé entre nous. Pourquoi ne pas rentrer dès ce soir ? Silence. Je ne bougeais plus, je retenais ma respiration. — Ne me dis pas que tu es encore inquiète à cause de cette petite coupure de rien du tout ! — Non. bien sûr que non. Mais j'aimerais rentrer chez moi, c'est tout. (Je m'efforçai de rire. Mon rire sonna faux dans cette semi-obscurité). Autant le dire franchement, je ne peux pas vivre très longtemps sans mon sèche-cheveux. Et tu reconnaîtras qu'un bon bain chaud serait des plus agréables ? — Délicieux. mais ça peut attendre demain. Je renonçai. Le silence s'éternisa. — Nous pourrions peut-être rentrer à la cabane ? dis-je au bout d'un moment. j'ai l'impression que le vent se lève. — Excellent. ça va faire remonter les poissons. — Il fait affreusement froid. — Nous allons contourner la pointe et nous mettre à l'abri du vent. (à suivre...)