Résumé de la 14e partie n Peter Blake rend visite à Hannah car il pense que quelque chose ne va pas entre elle et Jeffrey... Je jetai un coup d'œil à ma montre. J'essayais de réfléchir. je n'avais qu'une idée en tête : il fallait qu'il s'en aille. — Et vous avez toujours peur, dit Peter Blake. Pourquoi ? Il n'est pas là. Je l'ai vu partir avec sa voiture. — Et s'il revient et qu'il vous trouve ici… Je n'eus pas besoin de finir ma phrase. Je vis les larges traits de son visage s'éclairer. — Evidemment, dit-il. D'où le problème sur la plage, aussi. Il a remarqué. Je ne demandai pas : «remarqué quoi ?» Si je l'avais fait je ne pense pas qu'il m'aurait entendu. Il semblait penser à autre chose. — Mais ce qui est arrivé à votre dos, ce n'était pas à cause de moi. Non, pensai-je, ce n'était pas à cause de Peter Blake. C'était à cause de Paul, mon beau-frère. Le pauvre Paul, qui n'avait rien fait de mal, et sa femme, ma sœur,étaient toujours avec nous. Et une semaine auparavant, une semaine seulement, au lieu de prendre pour ce qu'elle était cette jalousie maladive, irraisonnée, je l'avais trouvée flatteuse ! Mais il importait avant tout maintenant, c'était absolument crucial de ne pas provoquer à nouveau la jalousie de Jeffrey. Il fallait que Peter Blake s'en aille. Je rassemblai tout mon courage pour affronter son regard : — Je vous ai dit comment je m'étais blessée dans le dos. Si vous avez trouvé cela bizarre, c'est parce que je me sentais idiote moi-même. — Vous étiez sacrément bizarre. Vous l'auriez été moins si vous m'aviez répondu de m'occuper de mes propres affaires. C'est ce que n'importe qui, dans son état normal, aurait dit. — Merci, répondis-je froidement. — Ecoutez. Je suis navré. Bon sang, je ne manque pas de culot pour vous parler comme ça de ce qui est normal et de qui ne l'est pas ! Je ne crois pas avoir dit deux mots de façon normale depuis que je vous ai rencontrée. La vérité, dans tout ça, c'est que je ne l'aime pas beaucoup, votre Jeffrey Holtz. J'ai mes raisons. Ou peut-être que non. Je n'en sais rien… Ce désir d'être franc et cette tension dans sa voix m'allèrent droit au cœur. Comment avais-je pu trouver cet homme «banal» ? Il n'y avait qu'une réponse possible : — Nous sommes donc deux dans ce cas. Sur le moment, son expression me parut indéchiffrable. Puis quelque chose qui pouvait passer pour du soulagement se peignit sur ses traits. — Vous ne devriez pas rester ici. Laissez-moi vous reconduire chez vous. — Et tomber sur Jeffrey en chemin ? C'est ce que je pourrais faire de pire, croyez-moi. Franchement, ce que vous pouvez faire de mieux, c'est vous en aller d'ici avant son retour. Il me regarda longuement – une éternité. Puis il tendit la main. — sans doute. Je ne vous embêterai plus. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez où me trouver. — Merci. Je lui serrai la main. (à suivre...)