Fardeau n Parmi les difficultés auxquelles font face les pêcheurs, celles relatives aux impôts et autres taxes. Les armateurs et pêcheurs de la wilaya de Boumerdès ont été conviés, dernièrement, par la direction de la pêche à une rencontre avec l'administration des impôts. Cette rencontre a été l'occasion pour les pêcheurs de la wilaya, venus de Zemmouri, de Dellys, de Cap Djinet et autres, de faire part de leur mécontentement face à l'insurmontable fardeau des «impôts forfaitaires» auxquels ils doivent souscrire, sous peine de se voir infliger 5 000 DA d'amende. Un armateur du port de Dellys a déploré l'absence d'une pêcherie au niveau de la wilaya. Ce qui aurait permis, d'après lui, à l'administration d'engranger plusieurs millions de centimes, à l'exemple de la pêcherie du port d'Alger qui brasse pas moins de 20 millions de recettes grâce aux contributions des armateurs qui s'acquittent de 2 500 DA par trimestre. Le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Boumerdès, Chérif Kadri, est intervenu pour rassurer l'intervenant sur le fait que «deux projets de pêcherie sont prévus, très prochainement, respectivement à Zemmouri et à Dellys». Le responsable n'avait de cesse d'exhorter les armateurs présents à lui faire part de leurs préoccupations, notamment vis-à-vis des impôts. Ce que les concernés n'ont pas manqué de faire, en particulier en saisissant l'occasion de la présence d'un représentant local de l'administration des impôts. Ainsi parmi les propositions faites par les pêcheurs, celle relative à la suppression des impôts forfaitaires. Les armateurs ont motivé cette requête par un certain nombre d'arguments : en l'occurrence les nombreux aléas auxquels ils sont confrontés quotidiennement, avec notamment des charges matérielles difficilement surmontables. Ajouter à cela, les contraintes liées aux caprices de la nature, en particulier lors des périodes de mauvaises conditions climatiques pendant lesquelles les pêcheurs sont condamnés à rester à quai. Le directeur de la pêche, M. Kadri, abonde dans le même sens et soutient que le nombre des sorties en mer a baissé «faute de conditions climatiques favorables». Un autre intervenant exerçant au port de Zemmouri, a suggéré de «prendre en compte les jours de non-activité dans le calcul des impôts». Il a préconisé que les impôts soient calculés sur la base du bénéfice net, contrairement à ce qui se fait actuellement. Un armateur du port de Dellys relayé dans son raisonnement par un collègue, a souhaité «la suppression des impôts antérieurs pour espérer, par la suite, repartir sur de nouvelles bases». Un pêcheur exerçant au port de Cap Djinet où prédomine la pêche dite des «petits métiers», a suggéré que les impôts «soient calculés en fonction des tailles et des catégories des barques utilisées ainsi que du type d'activité». Abdelhamid exerçant au même port a affirmé qu'«il faut nous fixer sur les bases tarifaires !». Il sera relayé par un autre intervenant qui a affirmé que «les armateurs sont entièrement disposés à s'acquitter de leurs créances vis-à-vis des impôts pour peu qu'ils soient fixés sur les tarifs».