Depuis 2003, l'histoire a l'air de se répéter pour Noureddine Saâdi qui se voit, à chaque fois, pousser vers la sortie par ses clubs employeurs au mois de décembre, soit à mi-chemin de la saison. «Je me pose vraiment la question, s'interroge Saâdi. Contrairement à la plupart de mes collègues qui sont remerciés pour mauvais résultats, moi je le suis pour le contraire. Du Mouloudia d'Alger, que j'ai laissé quatrième avec un match en retard, à l'ES Sétif, seconde et un match en moins, en passant par l'USM Alger, leader avec douze matchs sans défaite, le MO Béjaïa et le CS Constantine qui jouaient l'accession à la veille de la trêve, j'ai dû à chaque fois quitter mon poste malgré moi.» En effet, après avoir contribué amplement au retour du doyen parmi l'élite avec une formation tout juste moyenne, Saâdi fera les frais d'une mauvaise programmation et deux derbys perdus face au RC Kouba et au CR Belouizdad pour être remercié par le Dr Messaoudi alors que l'équipe se trouvait quatrième, avec un match en retard. La saison d'après, soit en 2004, Saâdi revient à un club qu'il connaît bien, l'USM Alger, qu'il met sur orbite pour gagner le titre, mais coup de théâtre : à mi-chemin, alors que l'équipe caracole en tête du classement avec une bonne avance et surtout une douzaine de matchs sans défaite, certains dirigeants exigent le départ de Saâdi. Durant l'été 2005, c'est le MO Béjaïa, soucieux de monter une équipe compétitive, qui fait appel à Saâdi. Au bout de quelques mois, avec des joueurs retapés, les Crabes battent trois records : ils occupent la place de leader de la Super DII pour la première fois, pour au moins deux semaines, ils battent, pour la première de leur histoire, le voisin et rival la JSM Béjaïa et enfin ils se mêlent pour la première fois à la lutte pour l'accession. Mais aveuglés par cette réussite, les dirigeants du MOB exigent plus de Saâdi et le poussent au départ après avoir contacté un autre entraîneur. Et rebelote en 2006 avec la prise en main du CS Constantine et un triumvirat de dirigeants à sa tête dont le Dr Mehssas qui, au lendemain d'un chahut d'une poignée de supporters à l'aéroport d'Aïn El-Bey, au lendemain d'une défaite à Réghaïa, avait demandé à Saâdi de prendre un petit «congé». Le caractériel entraîneur fera un aller sans retour, laissant l'équipe invaincue à domicile, sixième au classement à un point de l'accession. C'était aussi un mois de décembre. Nouredine Saâdi fera un second crochet par le Mouloudia d'Alger en 2006 après le départ de Robert Nouzaret pour recoller les morceaux d'une équipe qui était au bord de l'explosion, mais malheureusement, il fera les frais des querelles entre les dirigeants (Dr Messaoudi contre Tourqui) pour laisser son poste à François Bracci qui décrochera au bout de deux mois une coupe d'Algérie. Enfin, la dernière aventure avec l'Entente de Sétif a été la plus mal vécue par Saâdi qui résumera ça en deux mots : «A Sétif, j'ai été victime de lâcheté par les dirigeants et les supporters de ce club. Cela m'a fait énormément mal, surtout après ce que j'ai donné à ce club en 1999 lors de mon premier passage.»