Connaissance n La caravane sahraouie qui sillonne notre pays depuis le 16 juillet est arrivée, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou et a dressé sa tente à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Menés par le ministre du développement économique, Niîma Saïd El-Djoumani, les hôtes de la capitale du Djurdjura, une cinquantaine environ, ont été reçus à l'hôtel Amraoua par les autorités locales. Le secrétaire général de la wilaya et le président de l'APW ont tenu à réaffirmer la solidarité de l'Algérie avec le peuple sahraoui dans son combat pour l'indépendance et le droit à l'autodétermination. La caravane, selon le ministre sahraoui, permettra au peuple algérien de découvrir les multiples facettes de la culture sahraouie et d'être au courant à travers des conférences/débats de la lutte et de la détermination du peuple qu'il représente, à arracher sa liberté. Détermination que les membres de la caravane affichent avec fierté tout comme leur militantisme pour l'indépendance de leur pays. C'est le cas de cette jeune militante âgée à peine de 23 ans, licenciée en droit et membre d'une association de défense des droits de la femme sahraouie venue du camp de réfugiés de Tindouf. Cette jeune fille n'a pas manqué de nous surprendre par sa prise de conscience et sa détermination à lutter jusqu'au bout pour l'indépendance de son pays. C'est avec beaucoup d'émotion qu'elle nous a raconté le long parcours diplomatique que mène son pays pour arracher le droit à l'autodétermination. «Le Maroc n'acceptera jamais d'organiser un référendum qui permettra au peuple sahraoui de dire qu'il veut son indépendance», nous dit-elle. Nous devons tous nous unir derrière le Front Polisario comme l'étaient les Algériens derrière le FLN pendant la guerre de Libération. «Si la lutte diplomatique échoue, nous libérerons notre pays avec les armes. Le peuple sahraoui est prêt à la guerre». Notre interlocutrice nous dit qu'elle «appartient à une génération qui a ouvert les yeux sur les exactions du Maroc. Enfant je n'ai pas eu de jouets. Et à 7 ans j'ai commencé à prendre conscience de la situation de mon pays. Je n'entendais parler que de torture, d'assassinats, de violences, d'exaction, d'atteinte aux libertés de mon peuple… nous avons tété le militantisme depuis notre tendre enfance, nous sommes nés militants de l'indépendance de notre pays». Une femme qui doit dépasser la quarantaine et qui fait partie de la caravane, nous dit que s'il y a des sahraouis qui ont fait des études c'est grâce à l'Algérie. «Chez nous il n'y a que le cycle primaire. Pour le reste du cursus il n'y a pas d'enseignants. C'est en Algérie que nos enfants suivent des études au collège, au lycée et à l'université». Des cours d'alphabétisation sont depuis quelques années assurés aux enfants jeunes et à des adultes qui n'ont pas eu la chance de faire des études. Côté culture, notre interlocutrice nous informe que le plat sahraoui le plus populaire est le couscous. L'habit traditionnel de la femme est la Melahfa qui ne diffère en rien avec la melahfa algérienne quant à la musique, entre autres instruments utilisés pour accompagner les chants, une sorte de bendir. Les thèmes des chansons sont souvent patriotiques, nous dit-elle. Notons qu'une troupe a sillonné hier la ville des Genêts aux rythmes sahraouis qui ne sont pas étrangers à l'oreille algérienne. Les artistes n'ont pas manqué d'apporter une note de joie dans la ville avec leur danse et leurs chants et avec leurs tenues multicolores et cela leur a valu des applaudissements en arborant volontiers les couleurs de la JSK club phare de la région.