Il est loin le temps des palais ouatés de la Casbah, des Algéroises en serouals et des raïs au long cours, ombres gardiennes de la baie d'Alger. Il est loin le temps où les frères Aroudj écumaient les mers, sabre au clair, toutes voiles dehors, razziant corvettes et goélettes… Les nouveaux pirates comme on le verra, n'ont besoin, aujourd'hui, ni de cordage ni d'abordage ni même de flibuste et encore moins de saborder des navires. Un simple micro leur suffit. Largement. Et c'est devant leur écran, pépères et détendus, qu'ils forcent des barrières lointaines, franchissent des obstacles, défoncent des barrages, font sauter des verrous de sécurité, balaient des sites et transcendent des mots de passe, sans même bouger de place.