Aucun nageur ne se lasse de découvrir le goût de l'or olympique, mais pour le Tunisien Oussama Mellouli, le titre décroché aujourd'hui dimanche à Pékin sur 1500 m nage libre a une saveur toute particulière alors qu'il avait écopé de dix-huit mois de suspension pour dopage en 2007. Devenu premier champion olympique tunisien en natation, Mellouli, 24 ans, remercie Dieu de lui avoir accordé cette médaille, celle de la «rédemption», a-t-il expliqué, visiblement ému. «Je suis comblé, c'est une joie incroyable. Je suis fier de finir comme ça les jeux Olympiques, avec une médaille d'or. C'était complètement inattendu pour moi. Avant les Jeux, je visais seulement le podium», s'est-il rappelé. Contrôlé positif le 30 novembre 2006, Mellouli, fierté de la natation africaine, s'était ensuite vu retirer son titre de champion du monde sur 800 m libre ainsi que sa médaille d'argent sur 400 m libre remportés aux Mondiaux-2007 à Melbourne (Australie). Il avait admis avoir pris un comprimé d'Adderall (amphétamines) afin de préparer ses examens universitaires. Une circonstance jugée en partie atténuante par le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui, évoquant une «négligence», ne lui avait pas infligé une suspension de deux ans, réclamée par la Fédération internationale de natation (Fina), qui l'aurait automatiquement privé des JO de 2008.