Facile vainqueur du relais 4x100m quatre nages des jeux Olympiques avec les Etats-Unis, Michael Phelps s'est définitivement installé, seul, dans le panthéon de la natation. Avec huit médailles d'or décrochées dans le Water Cube de Pékin, le nageur de Baltimore a fait mieux que son compatriote Mark Spitz, sept fois titré aux Jeux de Munich en 1972. “Je ne sais pas ce que je ressens, il y a tellement d'émotions, tellement d'excitation. Je veux juste voir ma mère”, furent les premiers mots de celui qui restera le héros des Jeux de Pékin.“Le plus important est de savoir que rien n'est impossible. Il y avait tellement de gens qui disaient que c'était infaisable qu'il fallait seulement y croire. C'est quelque chose que j'ai appris, quelque chose qui m'a aidé”, a ajouté Phelps, qui répète comme un leitmotiv que “rien n'est trop haut”. Si Spitz avait à chaque fois battu le record du monde, sur 100 et 200m nage libre et papillon et avec trois relais, Phelps a amélioré toutes les meilleures marques mondiales, sauf celle du 100m papillon, distance sur laquelle il n'a été sacré qu'avec un centième de seconde d'avance sur le Serbe Milorad Cavic. Il a également eu très chaud avec le relais 4x100m nage libre, les Etats-Unis ne s'imposant qu'avec huit centièmes d'avance sur la France. Déjà sacré six fois à Athènes, Phelps a désormais remporté 14 médailles d'or aux Jeux, un record qui pourrait faire pâlir de jalousie Paavo Nurmi, Mark Spitz, Carl Lewis et Larissa Latynina, neuf fois champions olympiques. A Athènes, l'Américain avait échoué dans son pari sur deux épreuves: il avait dû se contenter du bronze sur 200m nage libre derrière Ian Thorpe et Pieter van den Hoogenband et sur le relais 4x100m nage libre, dominé par l'Afrique du Sud et les Pays-Bas. Dimanche, le relais 4x100m quatre nages lui a permis de faire le grand huit. Comme si le Water Cube n'attendait que ça, l'ambiance était plutôt feutrée pour le 50m nage libre féminin et le 1500m masculin. Elle montait d'un cran avec le relais 4x100m quatre nages féminin et s'électrisait quand Phelps, accompagné d'Aaron Peirsol, Brendan Hansen et Jason Lezak, faisait son entrée. Les Américains ont pris la tête dans l'avant-dernier relais de Phelps, en papillon, qui a lancé Lezak en position idéale. Le bourreau des Français sur le relais 4x100m nage libre a alors parfaitement résisté au retour d'Eamon Sullivan, deuxième avec l'Australie, devant le Japon de Kosuke Kitajima, pour battre le record du monde en 3'29”34. Britta Steffen, victorieuse du 50m nage libre, s'est imposée comme la nouvelle reine du sprint mondial. En 24”06, nouveau record olympique, l'Allemande, déjà sacrée sur 100m nage libre cette semaine, a devancé dans l'ordre l'Américaine Dara Torres et l'Australienne Cate Campbell. Steffen est la première championne olympique allemande depuis le triomphe de Dagmar Hase sur 400m nage libre aux Jeux de Barcelone en 1992.Torres est devenue à 41 ans la nageuse la plus âgée à décrocher une médaille olympique. L'Australienne Lisbeth Trickett, détentrice du record du monde de la distance, a dû se contenter de la quatrième place. Elle s'est consolée avec la médaille d'or sur le relais 4x100m quatre nages, qu'elle a mené à la victoire avec un nouveau record du monde devant les Américaines et les Chinoises. Emily Seebohm, Leisel Jones, Jessica Shipper et Trickett se sont imposées en 3'52”69, battant de plus de trois secondes leur précédent record qui datait du 31 mars 2007. Oussama Mellouli a lui placé la Tunisie sur la carte mondiale de la natation en prenant l'or sur 1 500m aux dépens de l'Australien Grant Hackett, le double champion olympique en titre qui, comme Pieter van den Hoogenband sur 100m, n'est pas parvenu à remporter un troisième titre consécutif. Mellouli a établi un nouveau record d'Afrique en 14'40”84, devançant Hackett de 69 centièmes de seconde. Le Canadien Ryan Cochrane a pris la médaille de bronze.