Colère n Les jeunes qui proposent des équipements sur la plage d'El-Kadous n'hésitent pas à tirer à boulets rouges sur les responsables de l'APC de Heuraoua. Ces jeunes qui ont postulé pour des autorisations d'exploitation saisonnière de la plage se sont retrouvés contraints de traiter avec un particulier qui possède de grands commerces à Aïn Taya et qui a obtenu l'autorisation de l'APC. Ce dernier, selon les propos de nos interlocuteurs, «a usé de sa grande influence pour avoir l'agrément et, ensuite, louer la plage aux jeunes chômeurs.» «Nous avons été contraints de payer 45 000 DA avant même le début de la saison estivale pour proposer notre matériel sur un espace qui ne dépasse pas les dix mètres carrés», s'insurgent-ils. La somme que doivent verser les jeunes aux services de l'APC à cet effet est pourtant fixée à 5 000 DA pour toute la saison. «Une somme multipliée, donc, par neuf par ce baron au bras long.» Nos interlocuteurs assurent que ce dernier n'a jamais mis les pieds sur cette plage. Il a, bien évidemment, d'autres chats à fouetter, lui qui passe ses vacances souvent à l'étranger en compagnie de sa famille. C'est de la hogra», insistent-ils, indignés. Ils exercent avec une autorisation qui ne porte, étrangement, pas le cachet de l'APC de Heuraoua, dont dépend territorialement la plage El-Kadous. Tout le monde est au courant de l'affaire, mais personne n'a osé bouger le petit doigt. «Nous ne pouvons rien faire. Nous ne savons pas comment recouvrer nos droits car nous ne sommes pas au fait des lois en vigueur. Et vous les journalistes, pourquoi n'êtes-vous pas venus au début de la saison pour nous écouter et transmettre nos doléances aux autorités ?», nous demandent-ils. Ces jeunes, chômeurs durant le reste de l'année, se sont ainsi vu «arnaquer» avec disent-ils «la complicité de certains services de l'APC par le commerçant en question.» Une des conséquences néfastes sur ces prestataires de services, c'est le fait qu'ils n'ont pas pu acquérir une grande quantité de matériel en raison de l'importante «somme versée au propriétaire de la plage». Au début, ils croyaient qu'ils allaient obtenir l'autorisation en contrepartie de la somme standard (5 000 DA), ce qui leur aurait permis d'investir le reste de leur argent dans l'achat de parasols, tables et chaises. Mais devant la lourde facture exigée, les jeunes se sont contentés du strict minimum. «Lorsque les estivants ne trouvent pas de matériel disponible, ils nous accusent de ne pas être à la hauteur de la mission. Nous leur expliquons que nous n'avons pas encore remboursé les dettes qui nous ont permis d'avoir l'autorisation informelle.» Devant cette situation, une question s'impose : si le business et l'esprit mercantile ont pu affecter une plage pilote, qu'en est-il des autres ? Nous avons tenté d'avoir la version de l'APC dans cette affaire en nous rapprochant du représentant de cette collectivité sur la plage, mais ce dernier n'a pas voulu nous recevoir. Le prétexte : son état mental ne lui permettait pas de parler à la presse !