Résumé de la 1re partie Deux vieux paysans pauvres ont la surprise de voir leur fils unique revenir chez eux. Après une longue absence, il leur revient riche. Ah ! père, répondit le seigneur, le jeune arbre était attaché à un tuteur trop faible et il a poussé tordu. Maintenant, il est trop vieux et ne se redressera plus. Comment j'en suis arrivé là ? Je suis devenu voleur. Mais ne vous effrayez pas ; je suis un maître voleur. Pour moi, n'existent ni serrures ni verrous. Tout ce qui me plaît m'appartient. Ne croyez pas que je vole comme n?importe quel voleur. Non, je ne prends que le superflu des riches. Les pauvres peuvent être tranquilles ; je leur donnerais plutôt que de leur prendre. ? Ah ! mon fils, dit le vieux, tout cela ne me plaît pas pour autant. Un voleur est un voleur. Je te le dis : cela finira mal. Il le conduisit auprès de sa mère et lorsqu'elle apprit qu'il était son fils, elle en pleura de joie. Mais quand il lui dit qu'il était devenu maître voleur, son visage se couvrit de larmes de tristesse. Finalement, elle dit : ? Même s'il est voleur, il est mon fils et je suis heureuse de le revoir. Ils prirent tous place à table et le voleur mangea de nouveau avec ses parents la mauvaise nourriture d?antan. Puis le père dit : ? Si notre seigneur le comte, là-bas dans son château, apprend qui tu es et ce que tu fais, il ne te prendra pas dans ses bras et ne te bercera pas comme il l'a fait le jour de ton baptême ; il t'enverra te balancer au bout d'une corde. ? Soyez sans inquiétude, mon père, dit le fils. Il ne me fera rien : je connais mon métier. Aujourd'hui même, j'irai chez lui. Quand vint le soir, le maître voleur prit place dans sa voiture et se rendit au château. Le comte le reçut avec déférence, le prenant pour un personnage respectable. Lorsque l'étranger lui eut dit qui il était, il pâlit et resta quelque temps silencieux. Puis il dit : ? Tu es mon filleul. Mon pardon tiendra lieu de justice et j'agirai imprudemment à ton égard. Puisque tu te vantes d'être un maître voleur, je vais soumettre ton art à l'épreuve. Si tu échoues, la corde sera ton épouse et le croassement des corbeaux te servira de marche nuptiale. ? Monseigneur, répondit le voleur, choisissez trois épreuves aussi difficiles que vous le voudrez ; si je ne réussis pas à réaliser ce que vous demanderez, vous ferez de moi selon votre bon plaisir. Le comte réfléchit un instant, puis il dit : ? Eh bien ! pour commencer, il faudra que tu me voles un cheval à l'écurie ; en deuxième lieu, il te faudra retirer les draps de notre lit pendant que nous y serons couchés, ma femme et moi, sans que nous nous en apercevions. En même temps, tu retireras, du doigt de mon épouse, son alliance. En troisième et dernier lieu, je veux que tu procèdes à l'enlèvement du curé et du bedeau en pleine église. Prends bien note de tout cela, car il en va de ta vie ! Le maître voleur se rendit à la ville la plus proche. Il acheta de vieux habits à une paysanne et s'en revêtit. Il se farda le visage avec de la couleur brune, y dessinant même des rides. Il remplit un petit tonneau de vin auquel il mélangea un puissant soporifique. Il plaça le tonneau sur un support fixé à son dos et, d'une démarche vacillante, il se rendit à pas lents au château du comte. Lorsqu'il y parvint, il faisait déjà nuit. Il s'assit sur une pierre dans la cour, se mit à tousser comme une vieille tuberculeuse et se frotta les mains comme s'il mourait de froid.(à suivre...)