Attraction n Site enchanteur situé à 17 km du chef-lieu de wilaya, cette plage propose un panorama captivant, que l'on se trouve sur son sable doré ou sur le chemin en lacets qui y mène depuis l'antique Rusicada. La promenade, dans ce dernier cas, est fascinante. On part du sommet de Stora, on emprunte le chemin verdoyant des Crêtes, puis la Redoute des singes, non loin de la Fontaine ferrugineuse, pour rejoindre la route de Aïn Zouit. Pour atteindre la grande plage, les automobilistes empruntent une route particulièrement pittoresque, mais où la prudence est vivement conseillée à cause des virages en épingle à cheveux, des pentes raides et des précipices abrupts, longés tout au long du parcours. Ce dernier est quelque peu éprouvant, mais la splendeur du paysage et la beauté sauvage des sites font facilement oublier toute fatigue chez le visiteur. Le spectacle à l'arrivée à la Grande plage, avec la richesse du décor vert qui surgit brusquement, sont «magnifiques et extraordinaires», pour reprendre les termes de Hasna Mehmane, une jeune émigrée qui découvre cet endroit édénique. «La plage et son sable fin sont d'une rare beauté et la mer, ici, semble encore plus belle, surtout le soir quand le soleil se couche lentement», s'émerveille cette jeune lycéenne qui se dit «ravie» de rompre, l'espace de quelques jours de vacances, avec l'austérité du paysage du Nord Pas-de-Calais, en France, où elle réside depuis sa naissance. «Peut-on sérieusement comparer cette beauté naturelle à la grisaille du nord de la France ?», interroge-t-elle avec une fierté non dissimulée. Au fond d'une baie ravissante, la Grande plage offre un point de vue splendide sur la ville de Skikda et la rade. De surcroît, cet endroit paradisiaque, entouré de montagnes verdoyantes qui font office d'écrin, est encore vierge dans le sens où le béton n'y a pas encore droit de cité. C'est à peine si l'on remarque le camp de toile d'une cinquantaine de tentes, géré par les œuvres sociales de la commune de Skikda. C'est d'ailleurs avec des campeurs et leurs familles que Hasna se plaît à bavarder, jurant à qui veut l'entendre que jamais elle ne passera ses vacances d'été ailleurs qu'à la Grande plage. «Je devrais être rentrée à Azincourt pour le ramadan, mais ce premier voyage en Algérie m'a permis de me ressourcer», dit-elle dans un sourire. Et de conclure : «Grâce à ce séjour d'un mois dans mon pays, je retraverserai la Méditerranée avec un cœur plus léger, car j'ai tellement de belles choses à raconter à mes copines de lycée.»