Décès n L'ex-défenseur de l'équipe nationale et du NAHD, Mohamed Kheddis, a quitté, hier, ce monde sans faire de bruit. À l'époque des transferts à coups de milliards et des changements de clubs comme l'on change de chemise, Mohamed Kheddis, décédé, hier, à la suite d'un arrêt cardiaque, est l'exemple même de la fidélité pour n'avoir connu que deux seules couleurs lors de toute sa carrière : le Sang et Or du NA Hussein-Dey. Les jeunes générations ne le connaissent pas, peut-être quelques-uns à travers son fils Sid Ahmed, footballeur et international espoirs du Nasria, qui avait fait un crochet d'une saison 2007/2008 par la JS Kabylie, avant de revenir à la maison où il avait fait toutes ses classes. Comme son défunt père d'ailleurs. Repéré par le mage des techniciens Amar Boudissa à l'ES Léveilley (l'actuel IRB Maqqaria) où il avait débuté sa très jeune carrière, Mohamed Kheddis est vite emmené au NAHD lors de l'été 1965 pour ne plus quitter ce club jusqu'à la fin de sa carrière en 1982. Précoce et très talentueux, le jeune Kheddis avale les catégories l'une après l'autre, mais surtout les sélections puisqu'il est international cadet, junior, espoir, militaire, universitaire et enfin chez les Verts de Rachid Mekhloufi. Né le 29 février 1952 à Alger, Kheddis formait déjà à 18 ans avec son compère Akkak la charnière centrale des Sang et Or, côtoyant l'une des meilleures générations de footballeurs qu'a connues notre pays, avec les Fergani, Zarabi, Ighil, Ouchène et autre Guendouz, pour ne citer que ceux-là. Ce n'est pas étonnant que le doué défenseur du NAHD débute en équipe nationale à l'âge de 19 ans un certain 1er janvier 1972 contre la Palestine à Bagdad (2 à 0). Il portera durant huit ans et à 66 reprises le maillot vert, soit jusqu'au 27 juillet 1980 et une défaite de l'Algérie en quarts de finale des jeux Olympiques de Moscou face à l'ex-Yougoslavie (0 à 3). Tous les sélectionneurs qui l'ont eu sous la main ont toujours fait de lui une pièce maîtresse de leur équipe où il portera le brassard de capitaine une vingtaine de fois. Doté d'un bon gabarit, de beaucoup de qualités techniques et d'une excellente vision de jeu, Kheddis était également connu pour son professionnalisme sur et hors terrain. Grande qualité du placement, sens de l'anticipation, jeu juste et pas de déchets dans l'effort, Kheddis forçait le respect et l'admiration de ses adversaires et de ses coéquipiers. Comme joueur, il a à son actif une coupe d'Algérie gagnée en 1979 face à la JSK (2 à 1) et deux finales perdues face à cette même JSK en 1977 et à la DNC Alger en 1982 qui sera sa dernière apparition sur les terrains de football. Mohamed Kheddis rejoint l'Eternel qui l'a appelé à l'âge de 56 ans laissant derrière lui deux garçons (Sid Ahmed et Rochdi) et des souvenirs impérissables d'un homme juste et loyal, d'un dirigeant respecté et intègre. Le sourire aux lèvres, Kheddis faisait partie de ces gens courtois, au calme olympien, ce père de famille dévoué dont le fils, Sid Ahmed, est le parfait exemple. Qu'il soit le digne héritier de son défunt père et le porteur de toutes les vertus qu'il véhiculait.