La conjoncture dans laquelle survient le mois de jeûne cette année constitue une source d'inquiétude pour les citoyens face à une recrudescence inquiétante des actes terroristes. Le commun des Algériens se souvient, amèrement, des années de braise lorsque, en plein mois de jeûne, des dizaines d'entre eux étaient arrachés à la vie dans des conditions atroces. C'était durant les années 90, lorsque le terrorisme était au summum de sa barbarie. Qu'en est-il aujourd'hui ? En 2007, environ une soixantaine de personnes ont été tuées dans différents attentats perpétrés durant le ramadan, deux fois plus que l'année précédente. Selon des décomptes médiatiques, ce nombre, quoique important, demeure toutefois loin de la moyenne ahurissante de 1994-98. Tout comme le mois de jeûne de l'an dernier qui fut précédé de nombreux attentats, le ramadan de cette année s'annonce, lui aussi, sous de mauvais auspices ; le scénario n'a guère changé : à l'orée du mois de la Miséricorde de l'année 2008, de nombreux actes criminels ensanglantent encore différentes parties du pays. A ce propos, il est utile de rappeler les attentats de Zemmouri , Issers et Bouira qui ont fait, à eux seuls, plus de 70 victimes entre éléments des forces de sécurité et civils. Les autorités ont immédiatement pris les mesures nécessaires pour assurer un mois de jeûne des plus sécurisés. Le dispositif sécuritaire est, donc, renforcé à l'approche du ramadan, y compris dans et aux alentours des mosquées en vue d'assurer une meilleure organisation de la prière des tarawih. L'image d'un mois sacré, de fête et de piété, sera-t-elle redorée ? Il y va, en tout cas de la quiétude de la population. Une population lassée de devoir se tenir le ventre à la fois du fait de la faim et de la crainte d'être une victime collatérale d'un attentat terroriste…