Les récentes menaces proférées par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat sont prises très au sérieux par les autorités algériennes. Un apport policier de 25.000 hommes, des rondes de jour comme de nuit, des surveillances policières fixes dans les lieux publics et les centres névralgiques, comme les gares, les aérogares, les arrêts de bus, les marchés hebdomadaires et les axes routiers les plus fréquentés. Mais surtout des cameras de télésurveillance opérationnelles H/24 dans Alger, qui a débuté le mois sacré du Ramadhan depuis deux jours sous haute surveillance. Il est de tradition que le mois de Ramadhan soit plus sécurisé que les autres mois du fait de la recrudescence des actes liés au terrorisme, mais aussi au vol à la sauvette, au brigandage et aux agressions de toutes sortes. Mais cette fois-ci, on sent que les maillages sécuritaires hyperhermétiques sont pour une très large mesure justifiés par les récentes menaces du Gspc. Appuyée par le renseignement qui travaille en profondeur et tente de débusquer l'information à sa source, et la Gendarmerie nationale qui contrôle les axes routiers menant vers la capitale, c'est la police qui a à sa charge la sécurité de la capitale pour le Ramadhan 2006. La menace d'attentat terroriste existant toujours, selon des officiers de la Dgsn. Le patron de la police a reconnu que l'été avait été marqué par une recrudescence des attentats, comparativement aux années précédentes, en marge du lancement du site Web de la police algérienne. Récemment, lors d'un voyage à Tlemcen, Ali Tounsi avait assuré les citoyens que le Ramadhan 2006 sera plus sûr avec un apport en policiers conséquent, et avait estimé que le Gspc est amoindri et ne peut, de ce fait, opérer des attaques d'envergure qui pourraient mettre en péril la sécurité des gens. Le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, avait déclaré que «la connexion Gspc-Al Qaîda ne fait pas peur aux autorités algériennes». S'exprimant en marge de ses activités à l'ouest du pays, il avait, notamment, souligné que son secteur vise, par la multiplication des infrastructures policières, «une stratégie allant vers le rapprochement du citoyen de sa police par le biais de la police de proximité, outre l'amélioration constante de la prise en charge de la sécurité des personnes et des biens». Concernant les questions liées au terrorisme, et notamment aux derniers développements survenus, avec cette inquiétante collusion entre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat et l'organisation Al Qaîda, il a, aussi, affirmé que «même si les membres des groupes liés au Gspc sont encore une source d'inquiétude, il n'en demeure pas moins qu'ils sont incapables d'opérer des attaques de grande envergure», et qu'«ils ne font plus peur, parce que s'ils possédaient des moyens aussi importants que ceux d'Al Qaîda, ils les auraient certainement utilisés». La seconde mission assignée au plan «Ramadhan» a trait à la lutte contre la petite délinquance et le banditisme, en très forte augmentation ces dernières années en Algérie. Paradoxalement, et l'Algérie n'en manque pas, c'est durant ce mois sacré des musulmans, marqué par trente jours de ferveur, de foi et de piété, que les jeunes sont survoltés et procèdent, par bandes ou individuellement, à de véritables razzias, volant, agressant et allant jusqu'au vol à l'aide d'arme blanche et à l'arme automatique, quand celle-ci est disponible. Le chômage, la précarité et la pauvreté sont, de toute évidence, les principaux motifs de cet acharnement durant le mois sacré. Selon les chiffres officiels concernant l'année 2003, la Sûreté d'Alger a arrêté près de 2000 personnes pendant le Ramadhan, impliquées pour la plupart, dans des affaires de vol à la roulotte ou de téléphone portable et de détention d'armes prohibées. Cette année, le bilan d'une seule semaine d'interventions musclées dans la capitale s'était soldé par des arrestations en masse, ce qui avait renseigné sur l'étendue du phénomène de violence en Algérie hors terrorisme.