Alternative n Dans le but d'atténuer l'impact négatif des rejets chimiques sur l'environnement, les spécialistes préconisent, entre autres solutions, la récupération des déchets «indésirables». Cette alternative pourrait, selon les mêmes spécialistes, diminuer considérablement les répercussions, ô combien dévastatrices, des rejets industriels générés par les grandes sociétés industrielles sur notre écosystème. L'Algérie gagnerait beaucoup au travers de cette méthode révolutionnaire. A vrai dire, elle n'a pas tellement le choix puisqu'elle est sujette à une véritable saignée engendrée par la disparition de nombres d'espèces faunistiques et floristiques. Les exemples, à ce propos, sont légion. En revanche, il est intéressant de signaler qu'on peut préserver la biodiversité dans notre pays, grâce aux nouveaux procédés mis en place par les chercheurs et les scientifiques. Lors d'une communication faite à l'occasion des IIIes journées de biologie portant sur le thème de l'environnement et de la biodiversité, organisées dernièrement par l'université de Boumerdès, une spécialiste de l'environnement avait indiqué que les effluents générés par l'industrie d'extraction de l'huile d'olive – communément appelés margines – et connus pour avoir des effets négatifs sur l'environnement, sont dorénavant récupérables pour être réutilisés, entre autres, dans les stations de lavage de voitures. Selon les spécialistes, les margines tirent leur dangerosité du taux de toxicité important de polyphénols – une substance hautement toxique – très présents dans ces effluents, et qui font des ravages sur les plantes et certains micro-organismes dont ils inhibent le développement. En plus de constituer un gaspillage en eau, les margines ont un effet mortel sur les organismes aquatiques, d'où l'urgence de les dépolluer. Un travail scientifique a été fait dans ce sens, avait indiqué l'intervenante qui a fait savoir que le travail en question consistait à traiter les margines par effet d' «électrocoagulation bipolaire». Les résultats obtenus à l'issue de cette recherche ont été probants, affirme la conférencière, dans la mesure où on a réussi à réduire de 76% les polyphénols ; en plus du fait que la substance obtenue était de couleur neutre et décolorée. Selon elle, ce traitement permet «à la fois une dépollution des margines et une valorisation de celles-ci car elles pourront être utilisées dans d'autres domaines, surtout qu'en Algérie nos besoins en eau sont importants et nos ressources limitées». Autre exemple : celui de la récupération des résidus de blé utilisé dans la fabrication de la bière. Ce blé est directement rejeté et son stockage engendre des nuisances aussi bien esthétiques qu'olfactives, affirment les spécialistes. La récupération de ces résidus de blé – après traitement – permet de les réutiliser pour plus d'efficience dans l'élimination d'un colorant largement utilisé dans l'industrie textile en Algérie, en l'occurrence le colorant rouge Congo. L'étude réalisée a montré que les résidus de blé récupérés ont une capacité «extraordinaire» à absorber le colorant ; une capacité également appelée à s'accentuer dans des conditions chimiques encore plus idoines. L'oratrice s'est, enfin, dit optimiste quant au fait que l'utilisation de ce déchet dans le traitement des effluents chargés notamment de matières organiques (le colorant par exemple), s'avérera prometteuse «pour réduire les nuisances causées par les rejets industriels».