Business n Comme le rêve est parfois synonyme d'illusions, il y a ceux qui en profitent pour en faire un fonds de commerce. Des cybercafés, flairant la bonne affaire, durant deux mois (octobre et novembre) ramassent de l'argent à la pelle, en proposant l'inscription à la loterie moyennant un pécule variant entre 300 et 500 DA à Alger. Dans certaines grandes villes, il existe une grande concurrence entre les cybercafés pour attirer les candidats. L'essentiel est qu'ils payent les prestations et les frais d'inscriptions. En effet, et à chaque période d'inscription, de grandes affiches sont exposées sur les devantures et parfois collées à proximité de nombreux cybercafés de la capitale. Elles sont souvent ornées de dessins, représentant la Statue de la Liberté et le drapeau américain. Dans la ville de Tizi Ouzou, les frais d'inscription proposés sont moins chers et se situent entre 100 et 150 DA. La plupart des cybercafés se trouvant à proximité des facultés et de l'université proposent leurs services pour l'inscription à ces «émigrés potentiels». «Nous offrons les services d'inscription aux candidats, mais nous continuons aussi à donner des informations et des orientations à ceux qui ont déjà réussi au tirage au sort», déclare une jeune fille travaillant dans un cybercafé dans la ville de Tizi Ouzou. Un propriétaire d'un autre cyber très prisé et réputé pour ces services, affirme que ce sont des centaines de jeunes, notamment des étudiants, qui viennent chaque année pour faire leur inscription et tenter leur chance dans ce jeu appelé «un jeu de hasard». Mais, justement, le hasard ou la chance ne comptent qu'au moment du tirage et le véritable problème réside dans l'inscription. Pourquoi les propriétaires des cybercafés veulent attirer le maximum de jeunes à s'inscrire alors qu'ils savent que ceux qui n'ont pas de diplômes n'ont presque aucune chance d'aller aux USA ? Pourquoi donner de faux espoirs aux gens ? Aucun propriétaire ne veut répondre à ces interrogations. Pour eux, peu importent les compétences des candidats, l'essentiel est qu'ils payent les frais d'inscription. Certains proposent même des services de traduction aux candidats en faisant appel à un «traducteur-collaborateur» pour les orienter et les accompagner dans leurs démarches. Si ces jeunes veulent quitter le pays, ces propriétaires désirent ramasser le maximum d'argent. A chacun son rêve.