Tizi Ouzou l Les nuits de ramadan, source de ressourcement culturel et spirituel, se suivent et se ressemblent, en ce sens que pour cette édition, comme pour les précédentes, l'animation y est réduite aux seuls spectacles de chant qu'abrite la maison de culture, qui tente, vaille que vaille, de meubler le vide sidéral prévalant en la matière. Le programme concocté pour la circonstance ne comporte aucune variation des activités susceptibles de satisfaire la diversité des goûts d'un public, largement lassé par le «monospectacle» incarné par des galas artistiques, animés presque par les mêmes acteurs et au même endroit, à savoir la salle des spectacles de la maison de la culture. Au menu, figurent près de 80 chanteurs qui se relaieront sur scène, en solo ou en duo, pour tenter d'agrémenter les longues veillées du mois de jeûne. Parmi eux, il faut citer l'inévitable Lounis Aït Menguellet, Djamel Allem, Ali Idaflawen, Hassen Ahres et Akli Yahiatène. Au-delà de leur facture qui varie selon l'affiche du jour, il faut dire que ces spectacles nocturnes intra-muros ne profitent qu'aux seuls résidents de la ville de Tizi Ouzou où, pour diverses raisons, les habitants des communes rurales ne peuvent s'aventurer comme durant les années antérieures à 1990, où la simple évocation du nom d'Aït Menguellet ou de feu Matoub Lounès suffisait à «déplacer les montagnes», comme seule pouvait le faire la JSK. Même les Tizi-Ouziens, pas du tout casaniers, estiment qu'il leur faut plus que la chanson pour prétendre créer une réelle ambiance au sein de la cité, à même de les amener à retirer leurs pantoufles pour aller se défouler et se distraire. Les amateurs du quatrième art ne sont pas logés à meilleure enseigne, puisqu'ils doivent attendre encore au minimum une année pour renouer en nocturne avec le monde magique des tréteaux, après l'achèvement des travaux d'aménagement, engagés après une léthargie de plus de 10 ans, du Théâtre régional Kateb-Yacine.