Les salles de spectacle à la recherche d´un nouveau démarrage. Les salles de cinéma en Kabylie semblent appartenir au passé. A Tizi Ouzou-ville, elles ne sont plus que deux salles à assurer une certaine «présence». D'abord, il faut rendre hommage à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri qui, au plus fort de la tragédie nationale, a su maintenir le cap, le théâtre municipal Kateb-Yacine a connu, quant à lui, des fortunes diverses, notamment depuis les événements du Printemps noir. Les autres salles de la ville, comme le Djurdjura, a été fortement dégradé lors des événements ayant suivi l'assassinat de Matoub Lounès, alors que le cinéma Studio était attribué à une association culturelle avant d'être dégradé à son tour durant les années de la colère, le Mondial et l'Algeria étant fermés depuis des lustres. Ailleurs, à travers la wilaya, les salles, toutes municipales, ont essayé vaille que vaille de résister mais il semble bien que leur cession aux privés a été au moins une erreur. Alors que la projection des films a été remplacée par des projections vidéo, favorisant plus les oeuvres de bas de gamme au détriment de l'art cinématographique. Ensuite, les gérants de ces salles ont plus favorisé les rentrées d'argent que l'entretien de ces salles qui, aujourd'hui, sont toutes ou presque toutes dans un état de dégradation des plus avancées. Lors d'une de ses interventions devant le public et à Béjaïa, M. Boudjema Karèche, l'ancien directeur de la cinémathèque, devait déplorer que le nombre de salles de cinéma en Algérie est réduit à une peau de chagrin, il affirme qu'il ne reste plus que trois salles à Alger : El Mougar, Ibn Zeydoun et l'Algeria. La production cinématographique nationale est également à l'arrêt, comme il devait souligner que ce secteur demande l'intervention forte de l'Etat car, pour le moindre chef-d'oeuvre, il faut compter des milliards de centimes. En dehors de ces remarques d'un homme connaissant le secteur, il y a lieu de souligner que les salles, actuellement à l'abandon, se doivent d'être réhabilitées afin qu'elles redeviennent ces espaces culturels pouvant attirer jeunes et moins jeunes. Les villes de Kabylie, pour ne parler que de cette région, ont soif de loisirs et le cinéma peut apporter aussi bien ces loisirs que la culture. Une salle de cinéma fermée est telle une école en ruine. Réhabiliter ces salles semble être une tâche que les collectivités locales ne sont pas en mesure de prendre financièrement en charge. L'Etat est ainsi interpellé afin qu'il prenne en charge le secteur. Une action urgente est des plus nécessaires.