Objectif n «Le secteur public est le maillon fort de la chaîne économique nationale». C'est ce qu'a déclaré, hier, Madjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta dans une conférence animée au siège des œuvres sociales de l'union. Par ces propos,le conférencier affirme l'adhésion de la première organisation syndicale du pays, à la récente décision du gouvernement portant révision du processus de privatisation et selon laquelle l'Etat conserve au minimum 51% du capital de l'entreprise à privatiser. Madjid Sidi Saïd qui qualifie cette décision de «réconfortante pour les travailleurs», estime qu'il était temps de redonner au secteur public sa place dans l'économie nationale car sa redynamisation permettra de développer l'économie hors hydrocarbures garante de la pérennité des salaires. «Sur ce plan, les entreprises publiques ont un rôle important à jouer pour peu qu'on les aide à avancer par des investissements. Avant d'animer sa conférence, le n°1 de l'Ugta avait visité dans la matinée trois entreprises publiques, qui ont pu reprendre leur activité. Il s'agit de l'Enel de Fréha qui produit annuellement 5 000 moteurs et 50 000 transformateurs. L'entreprise emploie 779 travailleurs et 59 contractuels. L'Enel qui a connu une situation difficile, a pu redémarrer après un redressement. Sidi Saïd dira à ce propos que «les entreprises publiques peuvent reprendre du poil de la bête et l'Enel en est un exemple concret». Sauf que cette entreprise qui était jadis leader africain, n'a pas encore repris sa place. Pour cela, «il faut des investissements afin de lui permettre d'avancer, car l'enjeu mondial est l'énergie et les produits de l'Enel vont pour ce secteur», a estimé le directeur de l'entreprise. La seconde entreprise publique visitée par le n°1 de l'Ugta est leader Meuble de Taboukert. Celle-ci aussi a bénéficié d'un plan de redressement dans les années 90 et d'un effacement de ses dettes ce qui lui a permis de reprendre son activité. Dernièrement, elle a reçu 34 milliards de centimes pour le renouvellement de ses équipements. Une seconde tranche de 25 milliards de centimes devait suivre en 2012. enfin, la délégation de l'Ugta s'est rendue à l'Eniem, une entreprise qui a frôlé la privatisation et qui a subi plusieurs compressions d'effectif pour se retrouver aujourd'hui avec 2 463 travailleurs intégrés et 500 contractuels. Dans son intervention au siège des œuvres sociales, le secrétaire de wilaya de l'Ugta a évoqué le problème de la cotonnière de Draâ Ben Khedda et du désinvestissement dans la région. Selon Sidi Saïd, le dossier de la cotonnière est «un dossier lourd qui va bientôt aboutir pour qu'elle puisse redémarrer». Quant au désinvestissement, un colloque consacré à cette question pourrait contribuer à trouver des solutions et à attirer des investisseurs, mais des colloques, il y en a eu tellement à Tizi Ouzou ces dernières années, que la question de leur utilité reste posée…