«Le phénomène de la violence connaît des proportions alarmantes chez la population infantile.» C?est le constat fait après une enquête d?évaluation sur les enfants victimes de violences, menée par différents psychologues au niveau de dix wilayas, telles Alger, Blida, Médéa, Constantine, Jijel, Tizi Ouzou, durant la période allant de 2002 au mois d?octobre 2003. Selon les résultats, présentés lors d?un séminaire portant sur «Les enfants traumatisés par la violence», organisé les 21 et 22 décembre dernier à Alger, le taux de prévalence le plus élevé a été constaté dans la wilaya de Chlef avec 29 % d?enfants victimes de violence, le plus bas a été enregistré à Bouira avec 3 à 4%. Concernant le taux de prévalence enregistré dans la capitale, il est estimé à 18% sur environ 1 200 enfants scolarisés interrogés lors de cette enquête. Rappelons que les résultats de cette enquête nationale sont partiels, car elle n?a touché que 12 000 enfants scolarisés. Menée au niveau des différents établissements scolaires des trois cycles : primaire, moyen et secondaire, l?enquête a concerné tous les enfants scolarisés des dix wilayas, âgés entre 6 et 18 ans. Aussi, depuis le mois d?avril 2002, un canevas d?évaluation des activités concernant les victimes de violence a été adressé à tous les intervenants par la voie des directions de la santé et de la population des 48 wilayas, mais 10 seulement ont répondu favorablement à cette demande. Notons, par ailleurs, que ce séminaire était l?occasion pour les participants de relever l?importance de «la mise en place de passerelles intersectorielles pour l?installation d?un réseau de surveillance épidémiologique de la population infantile victime de violence». Il a été recommandé, également, la création d?un observatoire de la violence et la nécessité d?intégrer ce phénomène comme problème de santé publique avec un accent particulier sur la protection des enfants victimes de violence sexuelle ou de maltraitance.