Constat n L'essor pris, ces dernières années, par la culture des figuiers et des grenadiers à M'sila a été tel, que la région commence à leur devoir sa renommée. Dans la localité de Gamra enserrée par la montagne de Boukehil, la production des figues se calcule en tonnes, affirment ses habitants qui signalent que la récolte débutera dans les tout prochains jours et sera stockée dans un hangar du village avant d'être acheminée vers Aïn Errich puis vers les marchés de Boussaâda, M'sila et les wilayas voisines. Selon les mêmes habitants, la culture des figuiers a commencé avec de petits vergers créés par les grands-parents le long des berges de l'oued Gamra, qui se sont autoreproduits. Néanmoins, cette activité vient, pour le gens de Gamra, après celle de l'élevage. Mais ses revenus de plus en plus conséquents sont en phase de les amener à repenser la structure de leur microéconomie, affirment nombre d'entre eux. L'électrification de la région développerait encore plus cette arboriculture fruitière, affirment-ils, puisque ceci leur permettrait de pomper l'eau vers les terres voisines aux berges de l'oued que les seguias traditionnelles n'irriguent pas. Les techniciens agricoles soulignent que le site de Gamra se prête fort bien à la culture des agrumes en raison de la fertilité de son sol et de l'écoulement permanent des eaux de l'oued s'y trouvant. Cela dit, dans les marchés des villes de Aïn Errich, Aïn El-Melh et Boussaâda, les figues précoces de Gamra se vendent 40 DA le kilogramme, alors qu'elles atteignent à M'sila plus de 100 DA. Ayant subi les affres du terrorisme, Gamra commence à reprendre vie et à valoriser ses atouts. La situation s'améliorera davantage avec la réception annoncée dans les prochaines semaines du projet de réalisation d'un chemin communal qui reliera la localité à Aïn Errich. Plus ancienne dans la wilaya, la culture des grenadiers est, elle, concentrée notamment dans les deux communes de Tarmount et Erromana. Ces deux toponymes signifient justement grenade, le premier en tamazight et le second en arabe. Selon les historiens, les souverains de la dynastie hammadite, fondateurs de la Kalaâ des Béni Hammad en 1 007, avaient encouragé la culture des grenadiers dont les vergers arrivaient à satisfaire les besoins de leur capitale en ce fruit. Toutefois, ces vergers auraient été détruits par les Béni Hilal après leur prise de la Kalaâ. L'importance accordée depuis longtemps à ce fruit se traduit aussi par le fait que chaque maison de campagne avait, à son entrée ou au milieu de sa courette, un grenadier. Les programmes de soutien au développement agricole ont favorisé l'essor de cette arboriculture dans certaines régions dont Sidi Ameur, au sud de la wilaya. Les grenades produites sur les rives de oued K'sob, Maâdhid et Erromana sont les meilleures, relèvent certains agriculteurs.