Réaction n Le ministre de l'Education a réitéré, hier, la position «inamovible» de son département vis-à-vis des revendications des enseignants contractuels : pas de titularisation. Boubekeur Benbouzid, invité, hier, lundi, de l'émission «fi el-wajiha» de la radio chaîne I, s'est montré on ne peut plus intransigeant et s'est adressé aux enseignants qui ont observé un mouvement de grève de la faim durant plus d'un mois, en leur assénant qu'il ne saurait se mettre à contresens des lois. «Les lois de 2006 stipulent que chaque poste pédagogique vacant doit être soumis à un concours de concert entre la Fonction publique et le ministère concerné (par le recrutement).» En conséquence, souligne M. Benbouzid, ce concours est valable pour tous les secteurs et pas seulement pour celui de l'Education. Le ministre s'est montré catégorique en assénant : «Ce concours ne fait pas partie des prérogatives du ministère de l'Education, et l'Etat ne s'en départira sous aucun prétexte.» «C'est une décision irréversible», a-t-il tranché. «Pour prétendre à une réforme donnée, y compris dans l'éducation, nous nous devons d'appliquer la loi de façon équitable pour tous» a-t-il dit, tout en ajoutant : «Nous ne saurons favoriser ces (personnes) au détriment des licenciés des universités !» Pour M. Benbouzid, «les enseignants ont tort, mais l'Etat a raison». M. Benbouzid est encore allé plus loin en soutenant qu'il n'y a plus de cas dits «contractuels» depuis les années 2002 et 2003, années durant lesquelles 43 000 professeurs contractuels avaient été régularisés. «De ces 43 000 enseignants, seuls 6 000 étaient titulaires d'une licence», a-t-il précisé. M. Benbouzid a indiqué que «les années durant lesquelles les enseignants ont travaillé en qualité de contractuels seront comptabilisées dans leur retraite. De même que les heures de travail seront comptabilisées dans leur barème de notation». Pour M. Benbouzid seuls deux critères d'éligibilité sont à même de permettre à un prétendant de postuler à un poste d'enseignant : la licence et la spécialisation. «Nous n'accepterons que des prétendants gradués dans les spécialités dont nous avons besoin.» M. Benbouzid s'est, en outre, exprimé sur la problématique du manque d'enseignants de langue française. Il a indiqué que ses services ont fait entre autres appel aux enseignants retraités afin d'accompagner les jeunes diplômés des universités et leur prodiguer les conseils nécessaires en vue d'assurer la relève, car «il y va de l'avenir de nos enfants», a-t-il conclu. Préscolaire : 70% en 2008 n «Il faut savoir que dans le cadre de la réforme du secteur, le préscolaire est en passe d'être généralisé (et non pas encore rendu obligatoire)», a souligné le ministre. Ce dernier s'est félicité de la croissance du nombre d'élèves ayant intégré le préscolaire puisqu'il est passé de 22% en 2007 à 70% en 2008 (taux prévisionnel). Ce nombre (70%) pourrait dépasser les 80% avec l'apport des opérateurs privés que Benbouzid a d'ailleurs invités, à cette occasion, à ouvrir leurs propres établissements, toutefois sous condition : se conformer aux orientations et modalités d'enseignement élaborées par le ministère de tutelle. «Elle est conjoncturelle» Selon M. Benbouzid, ses services avaient prévu, depuis deux années, cette surcharge des effectifs qu'il qualifie, du reste, de «conjoncturelle» et «passagère». Il a indiqué, à ce propos, que son département avait prévu par conséquent la réalisation de 1 000 établissements pour le cycle moyen (dans le cadre du plan quinquennal 2004/2009), ainsi que la réalisation de 500 lycées sans oublier les 24 000 classes d'extension venues suppléer la capacité des établissements déficitaires. M. Benbouzid s'est donc dit «confiant» quant à l'imminente résorption du phénomène de la surcharge des classes, particulièrement dans le cycle moyen, d'autant que d'autres réalisations seront réceptionnées l'année prochaine sans parler des classes d'extension. Selon lui, toutes ces réalisations sont loin d'être fortuites puisqu'elles ont fait l'objet d'une programmation préalable. M. Benbouzid a imputé ce manque d'établissements scolaires notamment les CEM, aux nombreux autres chantiers engagés en parallèle par l'Algérie qu'il assimile à «un grand chantier» tant les projets foisonnent. Les entreprises devant prendre tous ces projets en charge, y compris ceux de son secteur, sont, selon lui, dépassées. Il a ajouté que 300 CEM et 300 lycées devront être réalisés d'ici à l'année prochaine, date butoir du plan quinquennal. L'invité de la radio n'a pas omis de préciser que le rôle de son département n'est pas de construire des écoles mais de «les encadrer pédagogiquement», la réalisation étant, selon lui, du ressort des wilayas et des directions de l'habitat. Le ministre a assuré que d'ici à 4 ans, il n'y aura plus de surcharge d'effectif dans le moyen et promis qu'il ne sera question alors que de 20 à 25 élèves par classe.