Le ministre de l'Education nationale a réitéré sa volonté d'aller jusqu'à élaborer une loi interdisant les cours particuliers aux élèves du cycle primaire afin de protéger la gratuité de l'école. “Toutes les conditions matérielles, humaines et organisationnelles sont réunies pour garantir un déroulement normal des examens de fin de cycle (5e (ex-6e), BEM et bac)”, a déclaré, hier, M. Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale, sur les ondes de la radio Chaîne I. Invité de l'émission “Tahaoulet”, le ministre de l'Education nationale est revenu sur la réforme scolaire, notamment le projet des cours de soutien qui connaissent un engouement important auprès des élèves dans les différents paliers. M. Benbouzid a encouragé la reconduction de cette expérience dans les années à venir en matière d'accompagnement et de soutien aux élèves des classes d'examen. “Nous avons œuvré pour une éducation gratuite et de qualité. Une école où les élèves ont tous les mêmes chances de réussir, c'est pour cela que je refuse le concept de cours particuliers”, a-t-il déclaré. Et d'ajouter qu'il fera le nécessaire pour “éradiquer” ce phénomène dans les écoles primaires. “J'estime qu'il n'est pas normal et que c'est même inadmissible de donner des cours particuliers aux élèves du primaire”, s'insurge-t-il, avertissant qu'il ira jusqu'à élaborer une loi interdisant aux enseignants de donner des cours particuliers aux élèves du primaire, afin de protéger la gratuité de l'école algérienne. “Ce sont nos enfants et nous avons la responsabilité de leur éducation. Il est hors de question de laisser les enseignants jouer avec cela. Il est normal que des élèves de terminale suivent des cours de soutien, mais nous ne l'acceptons pas pour les élèves du primaire”, insiste-t-il. M. Benbouzid a interdit aux chefs d'établissement primaire de mettre leur structure au service des cours de soutien. Il a rappelé, à cet effet, que le ministère, dans le cadre de la réforme de l'éducation, a instauré un programme d'aide pédagogique aux élèves du primaire présentant des difficultés dans l'assimilation des cours. Pour ce qui est des deux autres cycles, le moyen et le secondaire, le premier responsable du secteur a qualifié les bilans qu'il a présentés de satisfaisants. Le ministre n'a cessé de louer les mérites de la réforme scolaire jugeant ainsi qu'elle est au cœur de l'amélioration de l'école algérienne. Pour M. Benbouzid, cette réforme a permis de rehausser le niveau des élèves et limiter l'échec scolaire, citant les résultats des épreuves du baccalauréat des années 2000, dont la réussite est passée, selon le ministre, de 20% à 55% en l'espace de huit ans et cela sans rachat. À ce propos, le ministre a estimé que “le taux de réussite au baccalauréat va atteindre les 70%, et ce, grâce à la réforme”. Cependant, il a promis aux élèves qui échoueront au bac qu'ils auront le droit de redoubler leur terminale dans des classes normales l'année prochaine. Le ministre a profité de cette occasion pour revenir sur d'autres volets comme celui de la formation des enseignants, le manuel scolaire, l'informatisation des écoles des trois paliers, ainsi que la construction des établissements scolaires. Interrogé sur le sujet de la violence dans les écoles, le premier responsable du secteur a indiqué que ce phénomène touche tout le pays et pas seulement l'établissement scolaire. “La violence dans nos écoles est un fait, mais elle reste minime comparé à certains pays européens et notamment les Etats-Unis. Pour cela, il est convenu avec le ministère de la Solidarité et du Travail d'ouvrir des postes budgétaires pour le recrutement d'accompagnateurs scolaires”, a-t-il précisé. Au sujet des menaces de mouvement de protestation brandies par plusieurs syndicats du secteur, le ministre a indiqué que son département est ouvert au dialogue et que leurs revendications dépendent de la Fonction publique. Nabila afroun