Richesse n Plus de 120 plantes médicinales utilisées dans les industries pharmaceutique et cosmétique sont disséminées à travers le parc national de Belezma, qui s'étend sur une superficie de 26 250 hectares. Selon le chef du service orientation et animation du parc, Abdelhafidh Hamchi, la pharmacopée locale fait appel à plus de 150 plantes médicinales, dont un peu plus de 120 poussent dans le parc, sans aucun traitement chimique. La situation géographique de Belezma a particulièrement favorisé la diversité botanique dans cette réserve naturelle qui renferme des essences introuvables ailleurs, tel l'églantier dont les feuilles riches en vitamines C servent à la préparation d'une infusion à grande valeur énergétique. Autre essence connue en médecine traditionnelle locale : le pistachier lentisque, localement appelé eddarou. Ses feuilles sont utilisées après leur broyage, alors que de son fruit est extraite une huile destinée à divers usages. Ces produits servent surtout au traitement des problèmes gastriques, à l'exemple du phylaire, du genévrier de Phénicie, dont on extrait l'huile de cade aux usages bien connus en cosmétique, et du genévrier oxycèdre dont le fruit sert également à traiter les inflammations de la gencive ainsi que la gale des animaux. Le Belezma renferme, entre autres espèces intéressantes, l'astragale employé pour guérir l'enrouement, la bardane qui a une action antiseptique et analgésique et la bourrache dont l'huile est employée comme remède contre les dermatoses. Ces essences, dont le bien-fondé des emplois thérapeutiques est établi dans la région, ne sont actuellement exploitées que par des ruraux et certains herboristes dont le nombre connaît une nette augmentation en raison de la forte demande. Néanmoins, aucune manifestation d'intérêt de la part des industries nationales pharmacologique et cosmétique ne s'est exprimée pour ces essences à ce jour, à l'exception d'une correspondance adressée au parc de Belezma en 2006 par le groupe Saïdal à propos des plantes médicinales utilisées dans la région, relève M. Hamchi. Pour sa part, le directeur du parc souligne la disponibilité de la réserve à apporter l'aide nécessaire aux jeunes désirant créer des coopératives pour la culture et la multiplication de ces essences. «C'est la meilleure façon d'exploiter les plantes de ce parc», indique-t-il. Cela dit, certaines de ces plantes se font de plus en plus rares du fait des perturbations climatiques de ces dernières années. Mais nombre d'emplois séculaires de ces plantes dans la médecine traditionnelle est encore conservé par les grands-mères chez lesquelles l'on trouve souvent de bonnes recettes pour certains maux. Parmi ces recettes, la plus répandue est lebikha, une sorte de bouillie de diverses plantes que l'on applique sur la tête comme un cataplasme et qui est très efficace contre les migraines ou pour faire baisser une fièvre tenace.