Constat n La forêt d'El-Tarf recèle une gamme importante de sous-produits qui demeurent exploités de «manière traditionnelle» malgré les efforts des services forestiers pour renforcer la participation communautaire. «L'objectif visé à court terme par le renforcement des capacités communautaires consiste à assurer une gestion durable des ressources naturelles, notamment des sous-produits forestiers, avec une valorisation du savoir-faire local», a souligné le conservateur des forêts de cette wilaya, Mohamed Teyar. Ainsi, l'exploitation des baies de lentisques pour en extraire «l'huile essentielle» se fait toujours de manière traditionnelle, donc peu rentable. Les petites quantités extraites de ce produit sont souvent stockées pour un usage familial et quelquefois offertes ou péniblement vendues sur le marché, même si leur cueillette et l'extraction de leurs huiles essentielles exigent un grand effort physique, rendant cette activité difficile et peu rentable. D'où «la nécessité de trouver des moyens à même de concilier l'exploitation et la gestion de cette ressource naturelle et sa rentabilité, notamment du point de vue socio-économique». Pour valoriser cette ressource avec, à la clé, une amélioration des conditions de vie des populations qui en tirent profit, le projet intitulé «Renforcement des capacités pour la participation communautaire à la gestion du Parc national d'El-Kala» a fourni, à titre expérimental, des broyeurs et des ustensiles de cuisine au profit de 19 familles de «la mechta Haddada» pour une mise en place de nouvelles techniques de récolte et d'extraction de ce produit. Parmi les sous-produits forestiers que recèle cette région, existent aussi la bruyère ainsi que des plantes médicinales et cosmétiques. Elles offrent d'énormes possibilités d'exploitation tout en donnant une base pour un développement socio-économique durable, a encore estimé le conservateur des forêts. La bruyère, essence «fidèle» du cortège floristique des forêts de chênes-lièges, est omniprésente dans tous ces peuplements, soit sur une superficie exploitable de plus de 40 000 hectares. Eu égard au cycle relativement court de la régénération de la bruyère, cette superficie peut assurer une possibilité d'exploitation de 10 000 ha par an. Outre les pipes et les cendriers traditionnellement produits par des unités de fabrication, la bruyère peut servir également à la fabrication d'une infinité de bibelots et autres objets de décoration. Les plantes ligneuses herbacées font également partie de ce cortège floristique et nombreuses sont celles qui renferment des substances d'un intérêt certain pour les cosmétiques et l'industrie pharmaceutique. R. L. / APS