Résumé de la 72e partie n Des chacals affamés font irruption dans le village. La population est atterrée... Les bêtes déchaînées sont plus proches qu'on ne le croit. On entend leur souffle sauvage contre la porte de la maison, ce qui veut dire qu'ils sont dans la cour. Et il y a un bruit de crissement, comme si des griffes s'accrochaient au bois de la porte ou essayaient de le fendre. «Allez-vous-en ! allez-vous-en !», crie Samir. Des aboiements et des cris humains parviennent des ruelles voisines. — Ils s'attaquent aux habitants, dit Amar, il faut sortir. En quelques minutes, il charge son fusil, mais Amar se montre prudent : les chacals sont peut-être toujours là. Il ouvre une fenêtre et tire dans l'obscurité. Des glapissements se font entendre — Ils sont tous près ! crie Omar D'autres coups de feu éclatent, les glapissements se font encore entendre puis ils sont suivis par une sorte de galop. — Ils s'enfuient ! dit Zahia. — Ils ont eu leur compte. Les gens sortent. On discute de ce qui vient de se passer. — Ils étaient à plusieurs ! — Au moins une vingtaine ! — Non ! une bonne centaine… En tout cas une meute ! On entend des cris. — Ils ont saccagé mon poulailler ! Ils ont emporté une dizaine de volailles ! — Chez moi, ils en ont pris une dizaine aussi ! — Les miennes, ils les ont dévorées sur place ! quel massacre ! Mais il n'y a pas que les poules qui ont souffert de l'expédition des chacals. Des bergeries ont été défoncées, des brebis et des moutons massacrés. Un chien qui a osé leur tenir tête, a été sauvagement mordu.. — On n'a jamais vu cela ! — C'est la faim qui les a chassés de la montagne ! — Les coups de fusil les ont fait déguerpir, mais nous devons rester sur nos gardes, ils risquent de revenir. Samir crie. — Je vous avais dit qu'ils allaient venir… Personne ne voulait m'écouter… et pourtant, vous savez tous que j'entends parler les chacals… Et il se rappelle… Un souvenir oublié qui surgit de sa mémoire. — Oui, dit-il, j'ai goûté à une cervelle de chacal… Et il raconte ce qui s'est passé : la vieille Aldjia, le chacal tué, sa peau, la tête de la bête… Quelqu'un se rappelle la vieille croyance. — Voilà pourquoi il entend les chacals ! Depuis ce jour, on le respecte et on l'écoute. — Samir, tu n'entends pas les chacals «parler» ? — Non, pas cette fois-ci… Mais qui sait…