Insouciance n Si à longueur d'année, on agresse son estomac avec des excès qui se répercutent inévitablement sur la santé, le coup de grâce lui est porté pendant le ramadan. Dans sa dimension purement physique et dénuée de l'aspect spirituel, jeûner c'est arrêter volontairement de se nourrir une journée entière. Soit de l'aube au coucher du soleil. Malheureusement, beaucoup de jeûneurs ne respectent pas le principe et l'art de bien manger en bafouant les principales règles d'un bon jeûne. Pourtant, beaucoup de conseils sont maintes fois prodigués par des médecins quant à la meilleure manière de s'alimenter à la rupture du jeûne. Le bon aliment, en bonne quantité et au bon moment c'est ce qu'il y a de mieux pour l'organisme. Hélas, la triste réalité veut qu'on se prive le jour pour s'empiffrer le soir à l'heure de la rupture du jeûne. Au-delà du mois de carême, se nourrir est une nécessité. Cependant, il faut comprendre que manger n'est pas synonyme de se remplir l'estomac, particulièrement après une journée de jeûne. Il faut dire aussi qu'il ne sert à rien de tenter de rattraper le retard alimentaire occasionné par une journée d'abstinence. Les lipides, le glucose et les glucides, pour ne citer que ces éléments, certes vitaux pour le corps humain, ne doivent pas être consommés avec excès. Le ramadan a ses propres règles, mais, malheureusement, elles ne sont souvent pas respectées, et ainsi beaucoup de gens préfèrent se «gaver» à l'heure du f'tour avec l'idée d'éviter le s'hour, ce qui n'est fait pour faciliter la tâche de l'appareil digestif. La surcharge alimentaire, chamboule tout l'appareil digestif du jeûneur en entraînant des lourdeurs et des complications parfois graves. Cela pourrait même donner lieu à des infections sérieuses… En outre, il ne faut pas oublier que les diabétiques et bien d'autres personnes atteintes de maladies respiratoires ou chroniques doivent consulter leurs médecins. Les spécialistes de la santé publique sont appelés à conseiller leurs patients sur leur aptitude à jeûner. De nombreux cas de malaises et de complications sont enregistrés au niveau des services et des structures hospitalières en ce mois de ramadan. Sur ce point, un médecin de service au sein du CHU Mustapha d'Alger, se dit «très peiné de voir ces malades, dont une majorité de personnes âgées, souffrir doublement». Il saisit l'occasion pour inciter les parents et les proches des ces malades à veiller sur eux tout en respectant les instructions dictées par leur médecin. En précisant, toutefois, que malgré les conseils des médecins, certains préfèrent souffrir et prendre des risques plutôt que de cesser de faire carême.