Des provisions à en faire éclater le réfrigérateur, une profusion de nourriture qu'on s'efforce d'ingurgiter, des sucreries et des boissons gazeuses qui, dans l'esprit de beaucoup, ne sauraient être absentes de la table… on se prive le jour pour se goinfrer le soir, on s'accorde un répit presque forcé pour retrousser ses manches et plonger sur les plats à l'annonce de la rupture du jeûne. Le Ramadhan, c'est cela pour un grand nombre de jeûneurs. Si, à longueur d'année, on maltraite son estomac avec des excès qui se répercutent inévitablement sur la santé, le coup de grâce lui est porté pendant le Ramadhan. Le mois de tous les dépassements en matière d'alimentation, où l'unique repas prend l'allure d'une bamboula. Il est clair que l'art de bien manger et d'y prendre plaisir est ignoré de bon nombre d'entre nous. C'est la quantité qui prime, lorsqu'on a jeûné de l'aube au coucher du soleil. On jeûne pour se conformer à l'un des 5 piliers de l'islam, sans pour autant avoir à l'esprit cette dimension spirituelle qui veut qu'on ait le sens du partage et de la solidarité et qu'on pense aux nécessiteux. Les étals des marchés et des locaux transformés en boutiques de friandises occupent le temps et les pensées des jeûneurs qui oublient tout pour ne parler que de leurs achats et des odeurs qu'ils rapportent des marchés dont ils ne se lassent jamais. Certains s'ingénient même à devenir de fidèles clients, pendant ce mois bien entendu, de pâtissiers connus pour la qualité de leurs gâteaux et de leurs confiseries. Un label dont ils se targuent, les boîtes qu'ils exhibent en faisant foi. Nombreux sont ceux qui se gavent de nourriture jusque tard dans la soirée, pour éviter de se lever avant l'aube pour le s'hour, alors que ce repas leur permettrait d'emmagasiner de l'énergie pour la journée. Le résultat de ces comportements contraires à l'esprit du Ramadhan est un chamboulement total dans la façon de se nourrir. Un déséquilibre alimentaire qui met à mal un appareil digestif déjà bien malmené. Des problèmes gastriques surviennent bien souvent à cause du manque de discipline en matière d'alimentation et de tous les excès qu'on se permet et qui sont associés à tort au Ramadhan. Dans le meilleur des cas, on est soulagé après une visite aux urgences, mais on n'en sort pas toujours indemne puisque de telles attitudes peuvent aboutir à des complications sérieuses et donner lieu à différentes affections. R. M.